Dominique de Villepin : ennemi public numéro 1 de l’UMP

L’annonce de la candidature de Dominique de Villepin à l’élection présidentielle a provoqué de nombreuses réactions au sein de l’UMP, parti dont l’ancien premier ministre est issu, pour lui demander de se rallier à Nicolas Sarkozy.

Nadine Morano, ministre de l’apprentissage et responsable UMP chargée des élections, a encouragé dimanche soir 12 décembre Dominique de Villepin à renoncer à sa « candidature de posture », qui, selon la députée UMP Valérie Rosso-Debord, pourrait contribuer à « un 21 avril à l’envers ».

« Dans cette période de crise grave, se lancer dans une candidature solitaire est dangereux », a déclaré Mme Morano sur BFM-TV. « Dominique de Villepin est un homme seul, sans moyens financiers, sans mouvement politique… L’intérêt général de la France, c’est de faire bloc autour du président de la République », a ajouté cette proche de Nicolas Sarkozy.

Elle a invité M. Villepin à se présenter aux élections législatives, considérant que l’ex-premier ministre était « dans la majorité présidentielle » et appartenait à la « famille politique de l’UMP »« Il faut savoir faire passer l’intérêt général avant l’ambition personnelle », a-t-elle insisté.

Pour sa part, Valérie Rosso-Debord, députée de Meurthe-et-Moselle et déléguée générale adjointe de l’UMP, « regrette » dans un communiqué la décision de Dominique de Villepin.

« Seule l’union la plus large des forces, des idées et des convictions de la droite et du centre permettront d’être en position de l’emporter lors de la campagne de 2012. Le risque d’un 21 avril à l’envers est réel et nous appelons toute notre famille politique à se rassembler et à se mobiliser face à la gauche et au FN », écrit la députée, faisant planer la menace d’un second tour entre François Hollande et Marine Le Pen.

Christian Jacob, président du groupe UMP à l’Assemblée « aurai[t] souhaité qu’il ne le fasse pas ». « Dominique de Villepin a été au coeur de deux dispositifs de deux campagnes électorales, celles de 1995 et 2002, il sait qu’une candidature à la présidentielle, ça ne s’improvise pas », a estimé M. Jacob sur France 2 lundi 12 décembre, ajoutant : « Ce que je souhaite c’est qu’il revienne dans sa famille, qu’on soit rassemblés. Il est mieux qu’il y revienne. Plus on est rassemblés, plus on a de chances de gagner. A chaque fois que la droite et le centre sont rassemblés, on gagne. »

La secrétaire d’Etat aux solidarités, Marie-Anne Montchamp, ancienne porte-parole de Dominique de Villepin, a dit sur LCI regretter la « candidature de témoignage, Dominique de Villepin l’a dit lui-même, qui va lui permettre depoursuivre son dialogue avec les Français »« Je regrette personnellement car il me semble que le moment n’est pas optimal pour ce type de candidature », a-t-elle ajouté.

Au centre, on préfère ne pas commenter cette annonce que Jean-Louis Borloo, président du Parti radical, qualifie de « grande mauvaise nouvelle pourFrançois Bayrou ».

Quand au reste de la classe politique qui s’est exprimé, il s’interroge pour le moment sur les capacités de M. de Villepin à mener sa campagne jusqu’au bout, et se réjouit de la division que sa candidature crée à droite.

« Il a surpris son monde », a déclaré François Hollande lundi sur RTL. « Je ne sais pas exactement si cette candidature ira jusqu’au bout », a précisé le candidat socialiste, ajoutant que l’ancien premier ministre « est un homme de convictions. » « On verra si sa conviction est aussi forte que les pressions qu’il a en ce moment sur son dos », a conclu M. Hollande en référence aux affaires judiciaires dans lesquels M. Villepin est cité.

Marine Le Pen a, de son côté, estimé que Dominique de Villepin n’irait pas jusqu’au bout de sa candidature à la présidentielle. « Je pense qu’il n’en a pas la volonté. La réalité de cette déclaration, c’est que c’est un chantage qui est probablement fait à Nicolas Sarkozy, un moyen de négociation », a-t-elle expliqué.

 

 

Source : AFP


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