France 2 : un journaliste Français tué en Syrie
Gilles Jacquier, grand reporter pour France 2, a été tué mercredi 11 janvier en Syrie alors qu’il se trouvait en reportage à Homs. Ce journaliste est le premier reporter occidental tué dans ce pays depuis le début de la révolte contre le régime de Bachar Al-Assad, le 15 mars.
Gilles Jacquier était reporter pour France 2 depuis 1999 et avait en particulier couvert l’Irak, l’Afghanistan, le Kosovo et le conflit israëlo-palestinien : il avait obtenu, avec son confrère Bertrand Coq, le prix Albert-Londres en 2003 pour son travail durant la deuxième Intifada. Il avait également emporté le grand prix Jean-Louis Calderon, catégorie vidéo, en 2009, pour son reportage Afghanistan : école, le tableau noir.
Les circonstances du drame sont encore à élucider. Sept autres personnes, principalement syriennes, auraient trouvé la mort au même endroit. Le journaliste, âgé de 43 ans, était accompagné de son caméraman Christophe Kenck. Ce dernier a été légèrement blessé. Le ministre des affaires étrangères français, Alain Juppé, a demandé que« toute la lumière » soit faite sur la mort du journaliste.
Selon les premières informations recueillies sur place, des obus sont tombés sur le secteur où se trouvaient les journalistes alors qu’ils interviewaient des commerçants. Six Syriens ont également été tués selon l’Observatoire syrien des droits de l’homme (OSDH). Le directeur de l’information de France Télévision, Thierry Tuillier fait état d’une« série de tirs, de mortier ou de roquette » lors d’une manifestation couverte par le journaliste. L’origine des tirs est inconnue indique M. Thuillier, qui tient à souligner que Gilles Jacquier était en Syrie de façon autorisée.
Ce journaliste était reconnu pour être un professionnel aguerri, ni tête brûlée ou casse coup. « Sur les terrains difficiles, il n’y a pas que de la tension, il faut aussi du courage pour aller chercher les images, se trouver au bon endroit, au bon moment, sans prendre trop de risques. Il y a aussi la chance qui intervient », expliquait Gilles Jacquier, il y a une dizaine d’années à propos de son travail de journaliste reporter d’images dans des zones de conflit.
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