Haïti : deux ans après, le séisme toujours présent
Le tremblement de terre, qui avait fait 250 000 morts et 1,5 million de sans-abri, a laissé des traces. Le 12 janvier 2010, le pays était frappé par un séisme d’une très forte puissance. Après l’urgence, l’heure est aujourd’hui est à la construction et la situation commence à s’améliorer pour les Haïtiens.
Le pays le plus pauvre d’Amérique du Sud s’apprête à commémorer le deuxième anniversaire du séisme de magnitude 7,3 qui a dévasté Port-au-Prince. Le bilan était aussi impressionnant que la gravité du séisme, laissant 1,5 millions de sans-abris. Aujourd’hui, l’effort de reconstruction a permis de sortir le pays du chaos. Mais deux ans après le séisme, le nombre de personnes vivant dans les camps reste d’un demi-million, selon l’estimation de l’Organisation internationale pour les migrations. Une baisse significative puisque ces réfugiés hébergés de manière précaire étaient 1,5 million en juillet 2010.
Les fonds débloqués grâce à la solidarité internationale financent l’aide au développement à hauteur de 3 milliards de dollars, et la dette du pays de 1 milliard de dollars a été annulée. Les ONG ont elles apportées 2, 6 milliards de dollars. Mais les Haïtiens font toujours face à des « défis considérables », selon Mark Feierstein, un responsable de l’agence américaine pour le développement (USAID), chargé de l’Amérique latine et des Caraïbes. « Vous ne pouvez pas espérer du pays le plus pauvre du monde qu’il se remette sur pied un ou deux ans seulement après avoir été dévasté par un séisme ».
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Mais il insiste sur les progrès effectués : « L’économie a connu une croissance de 6% l’an passé et USAID y a participé de plusieurs manières ». De plus, « nous avons dégagé la moitié des débris et si vous allez à Haïti aujourd’hui, vous pouvez constater qu’ils sont à peine visibles ». Mais ce pays qualifié de « république des ONG » n’est toujours pas prêt à se passer de l’aide des associations humanitaires, qui fournissent aux sinistrés des secours que l’Etat s’avère toujours incapable d’apporter. Effectivement, il reste encore 777 camps et 500 000 personnes vivant sous des tentes grâce à l’aide humanitaire.
Deux ans après la tragédie, la fin de la période d’urgence complique désormais l’action des humanitaires. « Le contexte de transition politique dans le pays et la réduction des financements de la communauté internationale rendent l’action plus difficile », constate Médecins du monde, qui a réalisé 250.000 consultations en 2011. Dans un pays exposé aux catastrophes naturelles et où la moitié de la population vit avec moins de deux dollars par jour, Médecins sans frontières estime que « deux ans après le tremblement de terre, le système de santé tarde à s’organiser à Port-au-Prince et dans ses environs et l’accès aux soins d’urgence demeure difficile pour une majorité d’Haïtiens ».
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