Front National: 20% des homosexuels sont séduits, mais pour quelles raisons?
Désormais, on ne parle plus de vote « sanction », mais de vote « pour » le Front National. A trois mois du premier tour de l’élection présidentielle, l’inquiétude progresse, et les sondages sont unanymes: Marine Le Pen endossera très certainement le rôle de « troisème homme », pire encore, elle pourrait construire son propre « 22 avril », comme papa l’avait fait, un certain 21. On avait dit « plus jamais ça », on pensait qu’il s’agissait d’un avertissement, mais voilà qu’une décennie plus tard, l’histoire se répète: le Front National séduit aujourd’hui, 20% des français.
Entre décembre 2010 et mai 2011, il y a eu une cassure dans l’opinion publique, un basculement, stigmatisé par le bon score de l’extrême droite aux élections cantonales de mars 2011. Pendant cette période, la courbe de popularité de Marine Le Pen a engrangé 15 points (source: tns-sofres.com) sur l’ensemble des français, et 16,5 points sur l’électorat dit « populaire », celui des ouvriers. Depuis, la cote de popularité de la candidate du Front National est stable (26), et n’est plus qu’à trois longueurs de celle du président, Nicolas Sarkozy (29).
La crise économique a inversé une tendance: en 2006, 43% des français étaient favorables à plus d’ouverture au monde, et 31% évoquaient le besoin de se protéger, alors que six ans plus tard, 59% des français réclament plus de protection. Protection physique, protection économique, la crise n’a pas seulement ébranlé le socle mondial, mais a aussi créé une scission entre des français apeurés et la bulle politique: une véritable bombe a retardement que la candidate de l’extrême droite, passée maître dans l’art du recyclage, s’est empressée d’activer, faisant de l’insécurité économique, son fer de lance. On savait l’insécurité physique comme étant l’égérie de la marque Le Pen depuis tant d’années, mais aujourd’hui, Marine Le Pen joue sur tous les tableaux et en récupérant les angoisses des français, récupère aussi l’électorat de tous bords.
En pleine crise de confiance des français envers le paysage politique, l’héritière Le Pen ferait office de « volontarisme », parce qu’elle veut tout casser, tout: l’euro, l’Europe, la têtes des banquiers et celles des sans-papiers… Aujourd’hui, un ouvrier sur deux souhaite l’abandon de l’euro et le retour au franc. Nous sommes prévenus.
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