Victoires de la Musique: de plus en plus mauvais?

La 23ème cérémonie des Victoires de la Musique a récompensé une bonne dizaine d’artistes, au Palais des Congrés de Paris, alors que sur une autre chaîne, on s’égosillait sur The Voice… Cependant, la soirée a quelque peu laissé sur sa faim: une présentatrice très sympathique mais pas très au fait, une programmation qui laisse à désirer et une cérémonie rythmée par les problèmes techniques, les Victoires avaient des allures de rafistolé, samedi soir, et ont essuyé leur pire audience depuis leur création.

Certes la soirée était pourtant alléchante: on disait les Victoires plus ouvertes, avec une nouvelle catégorie qui émergeait (meilleur album de musique électronique), et ouvrant les portes à des artistes plus underground comme Yuksek, General Elektriks ou Justice, au milieu desquels flottait tout de même l’étron David Guetta… Et pourtant (et presque sans surprise), on nous a resservi à la louche, de la bonne grosse soupe de Nolwenn Leroy, de Zaz ou de Thomas Dutronc, pour une soirée rivalisant de près avec les talents de la chaîne voisine qui diffusait The Voice au même moment.

Résultat, le bon Mathieu Chedid ramasse son habituelle récompense (meilleur clip) et ne prend plus la peine d’honorer le public de sa présence, Hubert-Felix Thiéfaine en pastiche d’Alain Bashung, couronné deux fois (artiste masculin de l’année et meilleur album de chansons) cite Jules Renard et monopolise le micro « pour une fois qu’il passe à la télé« , et s’il vous plaît, Laurent Voulzy reçoit la statuette de la « meilleure chanson originale » de l’année, pour « Jeanne »…

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Originale? Meilleure de l’année? Ils sont sérieux? Et la cerise sur le gâteau concerne Izia, préférée à Keren Ann dans la catégorie album « rock » de l’année, qui a cru que faire du rock, c’était uniquement crier à se faire péter les cordes vocales. La 27ème cérémonie a également rendu son traditionnel hommage aux années 80, en récompensant Catherine Ringer (artiste féminine de l’année), qui est montée sur scène afin de récupérer sa statuette, vêtue d’une veste de biker. Ouais.

Et on voudrait nous faire croire qu’ils sont le fleuron de la scène française, ce qui la fait resplendir dans le monde entier… Mais le tableau n’est par ailleurs pas tout noir, car certains artistes ont été récompensés à juste titre, comme le rappeur Orelsan (révélation du public et meilleur album de musiques urbaines), le marseillais exotique Jehro (musique du monde), ou le duo séduisant Brigitte (révélation scène). La chanteuse Camille a quant à elle, était oubliée des récompenses.

La soirée a également été rythmée par un manque notoire d’organisation, et un bon nombre de problèmes techniques: Alessandra Sublet, aussi enceinte soit elle, semblait perdue à chaque annonce de nouvelle catégorie, et s’est vue obligée de combler pas mal de retard dans les prestations des artistes, et la petite rétrospective sur les musiciens décédés cette année a tout simplement tué Maurice Barrier, alors que celui-ci est toujours vivant, et va même très bien… De plus, il est déplorable de voir autant d’absents à la cérémonie, et la petite remise de récompense virtuelle via Skype avec le duo Justice, était tout simplement ridicule.

 

 

 


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