Loi sur l’autonomie des universités : la machine en marche

Au 1er janvier 2010, le ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, tient (malheureusement) ses résolutions : 33 universités supplémentaires seront déclarées « autonomes ». Cela fera 51, soit 60% de la population universitaire et 900 000 étudiants concernés.

En 2012, toutes les universités devront être autonomes selon le plan gouvernemental (2012 est décidément une triste date-clé). Souvenez-vous des mois de lutte, de la « ronde des obstinés » devant le parvis de l’Hôtel de Ville… Qu’en reste t-il ? Qu’est-ce qui est passé, qu’est ce qui a été jeté aux oubliettes ? Il semble bon, en cette fin d’année, de faire le point sur la loi LRU.

Les mesures dangereuses de la loi sur l’autonomie des universités
– les présidents d’universités deviennent des décisionnaires et des gestionnaires quasi souverains (titularisation, détachement, mise à disposition, la délégation, l’avancement, primes) du personnel, notamment enseignant
– un nouveau système d’allocations de moyens basé, selon le Ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche, sur « une culture du résultat ». 20 % des moyens seront désormais distribués en fonction de performances en matière de formation et de recherche (contre 3% avant la réforme). Comment se fait cette évaluation ? En fonction des résultats des laboratoires de recherche et de l’insertion professionnelle.
Ce nouveau système entend également financer à l’aune « de la réalité de l’activité » les universités. 80% du budget d’une université serait ainsi déterminé sur cette base.
Pour la formation, les crédits sont alloués en fonction des étudiants présents aux examens et non en fonction des inscrits. Pour la recherche, les crédits seront alloués en fonction des publications des enseignants-chercheurs.

Le président d’université devient-il tout-puissant ? Cette privatisation va-t-elle entraîner à terme une hausse des frais d’inscription ? Et quid de la recherche fondamentale face à cette politique du résultat ?
Autant de questions en suspens. Restons vigilants.

Vidéo LRU (Le Rap Universitaire) réalisée par des étudiants de Marne-La-Vallée, contre les dangers de cette loi. C’est juste, sympathique, et ça rime !

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Crédits photos : Ptit@l