Dépénalisation du cannabis : une fausse bonne solution ?
En se prononçant, dimanche soir, sur France Inter, pour un débat sur la dépénalisation du cannabis, Vincent Peillon a une nouvelle fois provoqué la polémique. «C’est un sujet majeur. Je vois quasiment tous les soirs à la télévision des reportages pour montrer les trafics illicites de nos banlieues. C’est quand même une question qui se pose sérieusement». « Comme ministre de l’éducation nationale, c’est un sujet qui concerne directement notre jeunesse. Il y a une économie parallèle dans ce pays, c’est l’économie de la drogue. Alors, on peut lutter par les moyens de la répression, je suis absolument pour », « Mais en même temps, je vois que les résultats ne sont pas très efficaces, parce que ça fait combien d’années et combien de lois qu’on nous dit ça ? » a-t-il avancé.
Ces propos on immédiatement étaient condamnés par la droite. « La dépénalisation des drogues douces, dites douces, est simplement inacceptable. Je suis désolé de devoir rappeler ce que des dizaines et des dizaines de chercheurs ont évoqué dans des rapports scientifiques incontestables sur les ravages sur la santé physique, psychique, psychologique, sur l’ensemble des être humains et notamment les plus jeunes des effets du cannabis », a déclaré Jean-François Copé.
La question demeure néanmoins : peut-on lutter contre les trafics, donc la violence, dans les cités sans passer par une dépénalisation du cannabis ? Avec un nombre de consommateurs toujours en hausse, il évidemment illusoire de vouloir mettre fin aux trafics uniquement par la répression. Mais déposséder les cités du commerce de cannabis, ne peut-il pas avoir comme conséquence, comme dommage collatérale, de les pousser à d’autres trafics, plus nocifs encore ? En outre, l’argent de la drogue, quoique l’on en pense, permet à de nombreuse personnes de survivre; que deviendrait elles, dans une période de crise économique comme la notre, si on leur ôtait leur moyens de subsistance ?
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