Israël-Syrie : l’Etat hébreu sur le pied de guerre ?

Israël et la Syrie sont officiellement en guerre ! Et cela, depuis l’occupation et l’annexion d’une partie du Golan syrien par Israël. Pourtant, depuis 40 ans, les deux pays frontaliers n’ont connu aucune altercation directe.

Pourquoi l’armée israélienne a-t-elle tiré des coups de semonce en direction de la Syrie hier ? Pour riposter ! Le dimanche 10 novembre, un obus de mortier syrien est venu « caresser » un poste de l’armée israélienne sur le plateau du Golan près de la frontière israélo-syrienne.

Ce bombardement accidentel, dommage collatéral de la guerre civile opposant l’armée régulière à l’armée syrienne libre, survient après une succession d’incidents. Lundi, un véhicule militaire israélien avait reçu une pluie de balles perdues. Jeudi, trois obus de mortier étaient tombés sur la partie du Golan occupée par Israël, sans faire de dégâts humains ou matériels.

« Un nouveau tir vers le territoire israélien provoquera une réaction plus dure, dont la Syrie paiera le prix« , a menacé le ministre israélien de la Défense, Ehud Barak. En Conseil des ministres, Benyamin Netanyahou, le Premier ministre, a renchéri : « Nous suivons de près ce qui se passe à notre frontière avec la Syrie, et là-bas aussi nous sommes prêts à tout développement« .

Outre les tirs de sommation, Israël a déposé une plainte auprès des forces de l’ONU stationnées sur le Golan. L’Etat hébreu a également sommé le Conseil de sécurité de l’ONU d’agir pour éviter « une dangereuse escalade qui pourrait avoir des implications importantes pour la sécurité et la stabilité de la région. » En réponse, le secrétaire général des Nations Unies, Ban Ki-Moon, a appelé Israël et la Syrie à « la plus grande retenue« .

La colère du gouvernement israélien semble compréhensible. Est-elle pour autant appropriée ? Les menaces proférées par Messieurs Barak et Netanyahou n’attisent-elles pas une situation syrienne déjà enflammée ? Et surtout, contre qui pèsent les menaces israéliennes ? Contre le régime de Bachar Al-Assad ou contre les rebelles qui combattent dans les rangs de l’armée syrienne libre ? La Syrie est un pays déchiré. C’est le terrain d’une guerre civile sanglante qui, depuis mars 2011, a fait plus de 27 000 morts. En faut-il davantage ?

 

Crédit photo : frontière israël-syrie © REUTERS.


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