Chômage en Espagne : ils vendent leurs organes !
Une Espagnole vend ses organes non-vitaux pour payer son loyer. Triste conséquence de la crise ou plaisanterie de mauvais goût ? L’interview vidéo publiée sur le site du quotidien El Mundo semble valider la première option… Hélas !
« Je vends n’importe quel organe de mon corps à qui peut le payer… »
Cette femme de 44 ans se dit prête à vendre l’ensemble des organes qui ne sont pas nécessaires à sa survie pour conserver un toit au dessus de la tête de sa fille. « J’ai d’abord mis en vente un rein, maintenant je propose aussi les cornées de mes yeux, un de mes poumons, un morceau de mon foie… Je vends n’importe quel organe de mon corps à qui peut le payer, et je fais cela parce que je suis tout simplement désespérée », raconte-elle, le visage partiellement dissimulé sous de longs cheveux lisses et des lunettes de soleil.
Sans emploi, sans famille, atteinte d’une incapacité de 66% à la suite de mauvais traitements, elle explique avoir reçu un préavis d’expulsion. « Si avec le temps qu’il me reste à vivre je peux ainsi donner à ma fille la force qui lui permette de sortir de cette situation, bien sûr, je vends mes organes », aurait-elle écrit dans une annonce parue sur la Toile deux semaines plus tôt.
Elle risque 12 ans de prison pour trafic d’organes… Et ce n’est pas la seule !
Comment qualifier un tel geste ? Courage ? Désespoir ? Démence ? Peu importe la valeur morale (ou immorale) qu’on lui octroie, il reste un geste illégal susceptible d’entraîner une peine de 12 ans de prison pour trafic d’organes.
Pourtant, l’histoire de cette chômeuse n’est pas un cas isolé. En 2010, la FACUA, association de consommateurs espagnols, relevait un nombre croissant d’annonces pour des organes sur des sites Internet. Ces citoyens européens acculés par la crise économique qui choisissent de vendre leurs organes nous rappellent la situation d’autres hommes et femmes – bien plus vulnérables – contraints de faire le même sacrifice pour survivre… Non pas aux banquiers, mais aux mafias locales.
Une opération clandestine a lieu toutes les heures dans le monde.
Le trafic de reins, commerce juteux dopé par l’augmentation du diabète, touche notamment le Pakistan, l’Inde et la Chine. En 2012, l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) estimait ainsi qu’une opération clandestine avait lieu toutes les heures dans le monde.
Quelles sont les solutions pour lutter contre un phénomène inhumain qui instrumentalise le corps des plus pauvres ? Favoriser le prélèvement d’organes sur le corps de personnes décédées ? Comment ? En le rendant obligatoire ? La liberté de disposer de son corps après sa mort – de choisir de laisser pourrir des organes qui pourraient sauver des vies – doit-elle rester inaliénable ?
Visionner la vidéo ici.
Crédit photo : El Mundo.
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