Fillon ou Copé : du grand n’importe quoi à l’UMP !
Situation totalement ubuesque hier soir dans le cadre de l’élection du président de l’UMP ! En fin de soirée, Jean-François Copé et François Fillon se sont tous deux déclarés vainqueurs ! Et à l’heure où nous écrivons, aucun résultat définitif n’est encore connu.
Deux candidats qui s’annoncent vainqueurs en évoquant des écarts de voix différents, des accusations de fraudes, de bourrage d’urnes, des noms d’oiseau d’un camps vers l’autre… Non non, il ne s’agit pas d’une élection qui se serait déroulée en Russie (et où les irrégularités de scrutin sont fréquentes), mais bel et bien en France, dans le cadre de la désignation du chef de file de l’UMP !
Les militants s’étaient hier déplacés en masse pour donner leur voix à Jean-François Copé, tendance droite décomplexée, ou à François Fillon, droite plus modérée. Et ce qui aurait du être une grande fête pour les votants se transforme en véritable cauchemar.
Les militants copéistes se sont réjouis les premiers : à 23h30, leur poulain annonçait fièrement son élection en tant que président de l’UMP avec un millier de voix d’avances sur son rival.
Oui mais voilà : quelques minutes plus tard, c’est François Fillon qui proclamait sa victoire, avec (selon lui) environ 200 voix de plus que le député-maire de Meaux. L’imbroglio le plus total a fait le bonheur des chaines d’information en continue qui ont tenu l’antenne jusque tard dans la nuit, sans toutefois pouvoir donner le nom d’un vainqueur officiel .
Il faudra donc procéder à un nouvelle comptabilisation des bulletins de vote, et c’est la commission interne du Parti, la COCOE, qui aura la lourde charge de donner le nom du nouveau chef de file de l’UMP.
Ce matin, Jean-François Copé réaffirmait sa victoire et dénonçait des « bourrages d’urnes » dans les Alpes-Maritimes, département plutôt favorable à François Fillon. « J’ai gagné« , a-t-il par ailleurs insisté sur BFMTV.
Le camp Fillon, plus discret, n’a tout de même pas manqué de marquer son territoire ce lundi, par l’intermédiaire de Christian Estrosi, député-maire de Nice : «Contrairement à Jean-François Copé qui s’est autoproclamé président alors même qu’il y avait des bureaux de vote qui poursuivaient le décompte, François Fillon a eu cette sagesse de respecter et d’attendre, même si nous savons que nous avons plusieurs centaines de voix d’avance qui ont été certifiées par l’ensemble des bureaux de vote.»
Xavier Bertrand, ouvertement neutre dans cette élection, et Alain Juppé, fondateur de l’UMP, ont appelé au calme et à mettre un terme au grotesque de la situation.
Les décomptes de bulletins devaient reprendre ce matin, pour un verdict final qui pourrait n’arriver que mardi soir.
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