UMP : Nicolas Sarkozy reste-il le vrai président du parti ?

Ni Fillon ni Copé n’a remporté les élections internes de l’UMP. En revanche, les deux candidats, qui se sont illustrés durant la crise par leur entêtement jusqu’au-boutiste et leur arrivisme, ont plongé le parti de la droite républicaine dans le ridicule. Qui sauvera l’UMP de la scission ? Qui deviendra le leader du principal parti de l’opposition ? Nicolas Sarkozy ?

Au jour d’aujourd’hui, l’ancien président de la République, Nicolas Sarkozy, apparaît comme l’unique vainqueur des primaires de l’UMP. Homme providentiel, chassé comme un malpropre après sa défaite au scrutin présidentiel de mai 2012, M. Sarkozy pourrait sortir l’UMP de la crise dans laquelle elle est enlisée depuis l’annonce – morcelée et contestée – des résultats. Oui, mais comment ?

L’ancien Chef de l’Etat semble avoir tout essayé pour calmer son bébé : le discret coup de téléphone à Jean-François Copé, l’invitation de François Fillon au restaurant, le lancement d’un ultimatum aux deux frères ennemis, l’envoi de mystérieuses ondes aux militants. Plus récemment, mardi 27 novembre, Nicolas Sarkozy a soumis l’idée d’un référendum pour demander aux adhérents de l’UMP s’ils voulaient ou non une nouvelle élection. Victoire – les deux adversaires ont accepté l’initiative – de courte durée !

Ce matin, le député-maire de Meaux, M. Copé a rebroussé chemin : il refuse désormais d’organiser un référendum dans « ces conditions ». Quelles conditions ? Hier soir, l’ancien Premier ministre, M. Fillon a officiellement déposé la déclaration politique du groupe dissident  Rassemblement-UMP à la présidence de l’Assemblée nationale. « La ligne rouge a été franchie », a déclaré Jean-François Copé avant d’ajouter : « Désormais, je ne vais plus être que le premier opposant à François Hollande ».

M. Copé semble sûr de lui. Pourtant, la guerre fratricide de l’UMP est loin d’être finie. M. Fillon compte de nombreux soutiens. Et Nicolas Sarkozy dans tout cela ? Selon Brice Hortefeux, ancien ministre de l’Intérieur devenu président de l’Association « Les Amis de Nicolas Sarkozy », M. Sarkozy est « atterré » par « le spectacle de division et de désordre » dont sont responsables les deux rivaux.

Décidément, l’ancien Chef de l’Etat intervient de plus en plus directement dans les querelles de l’UMP. En accordant insidieusement son soutien à François Fillon, via un déjeuner médiatisé, il délaisse son costume d’arbitre. Reprendrait-il les rênes de la présidence de manière officieuse ? Est-ce le rôle d’un membre de droit du Conseil constitutionnel ? Pas vraiment. Sarkozy est tout sauf neutre !

Crédit photo : Francetvinfo


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