Syrie : Obama défie al-Assad d’utiliser ses armes chimiques !
« Si vous commettez l’erreur tragique d’utiliser ces armes, il y aura des conséquences » a prévenu le président des Etats-Unis, Barack Obama, lundi 3 décembre. Une menace qui intervient alors que l’Amérique accuse la Syrie de Bachar al-Assad, embourbée dans la guerre civile depuis mars 2011, de préparer des armes chimiques.
La mise en garde qu’adresse Barack Obama au régime syrien est-elle fondée en vérité ? Bachar al-Assad est-il réellement aux commandes d’une funeste cuisine ? Orchestre-t-il la militarisation du gaz sarin ? Les vapeurs toxiques qui s’échappent de Damas sont rapidement parvenues jusqu’aux narines de Washington. « Plusieurs indices nous laissent penser qu’ils sont en train de mélanger des précurseurs chimiques » révèle un responsable américain, évoquant le gaz sarin et donnant corps aux menaces américaines.
Le président américain, fraîchement réélu, s’est adressé directement au dictateur syrien, Bachar al-Assad, lors d’une allocution à Washington : « Le recours à des armes chimiques est et serait totalement inacceptable. Si vous commettez l’erreur tragique d’utiliser ces armes, il y aura des conséquences et vous en répondrez. » En déplacement dans la capitale tchèque, Prague, la secrétaire d’Etat américaine, Hillary Clinton, a relayé les propos du chef de l’Etat en adressant un « avertissement très sévère » aux dirigeants syriens. Pour le porte-parole de la Maison Blanche, Jay Carney, les Etats-Unis sont vraiment « inquiets [c’est un euphémisme] à l’idée qu’un régime de plus en plus assiégé […] réfléchisse à l’utilisation d’armes chimiques » contre le peuple syrien.
Le régime de Bachar al-Assad franchira-t-il la « ligne rouge » en utilisant militairement le gaz de sarin contre les rebelles ? Ce puissant neurotoxique – cocktail de précurseurs chimiques –, qui provoque une paralysie complète puis la mort, pullulerait dans les cuisines syriennes. Selon un expert au centre d’étude sur la non-prolifération à l’Institut Monterey, les stocks syriens seraient de l’ordre de « centaines de tonnes » d’éléments chimiques divers. Impossible d’en avoir la preuve : la Syrie a toujours refusé de signer la Convention sur l’interdiction des armes chimiques.
Le doute plane. La paranoïa s’installe. Damas s’est pourtant empressée d’affirmer « qu’elle ne fera pas usage de ce genre d’armes, si elle en possède, contre son peuple ». Des paroles en l’air ? C’est ce que semble penser la Jordanie qui, par la voix de son ministre des Affaires étrangères, Nasser Judeh, a déclaré que la mobilisation d’armes chimiques « changerait la donne » et provoquerait une intervention internationale. M. Judeh oublierait-il l’opposition des Russes et des Chinois ?
Parallèlement, l’ONU a annoncé qu’elle suspendait ses missions en Syrie en raison de la détérioration de la sécurité. Mouvement suivi par l’Union européenne, bien « décidé[e] à réduire ses activités à Damas à leur minimum ». Qu’annonce une telle désertion de la communauté internationale ? Un abandon définitif ou un retour en force (armée) ?
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Crédit photo : AP
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