Obama sanctionné

En guise d’anniversaire, Barack Obama n’aurait pu souhaiter pire cadeau. Alors que le président américain s’apprête à fêter ses 1 an à la tête de la première puissance mondiale, sa côte de popularité n’a jamais été aussi basse depuis le début de son mandat, et l’élection d’un sénateur républicain dans le fief démocrate de Ted Kennedy (Boston, Massachusetts) en illustre cruellement les effets. La victoire remportée par le candidat républicain Scott Brown est un échec cinglant pour Obama, qui perd ainsi la majorité qualifiée dont il disposait au Sénat, et qui devait lui permettre de faire passer l’une des réformes phare de son mandat : la réforme du système de santé. Joyeux anniversaire!

Souvenez-vous… Il y a un an, le monde entier acclamait l’arrivée au pouvoir de ce si prometteur sénateur noir de l’Illinois, qui entraînait derrière lui les espoirs d’un pays en liesse, convaincu qu’une nouvelle page de l’histoire américaine était en train de s’écrire. Unanimement, les pays du monde entier se sont relayé pour saluer ce grand moment historique, symbole fort de la victoire contre les préjugés et le racisme. Les discours novateurs et enflammés de ce grand orateur en ont séduit plus d’un, et des pays comme la France se sont d’ailleurs empressés de se rallier à ce nouveau président, jeune et noir, et de s’emparer de l' »obamania » pour profiter eux aussi de cette vague d’enthousiasme et en partager la gloire.

Un an après, la côte de popularité du successeur de George W Bush est au plus bas, passant de 70% à moins de 50%, un mauvais chiffre pour un président en exercice depuis seulement 1 an. Alors, d’un coup, on lui trouve beaucoup plus de défauts… Son message n’est pas clair, il lui manque un grand concept, une grande idée comme le New Deal de Roosevelt ou la Nouvelle Frontière de Kennedy. Obama a perdu sa crédibilité et sa capacité d’action est remise en cause par des électeurs en colère.

N’est-ce pas un peu sévère? Il est facile d’hurler avec les loups, de crier à la déception et à l’inefficacité d’un président « qui ne tient pas ses promesses ». Ceux-là mêmes qui l’encensaient, ceux-là mêmes qui l’ont élu avec ferveur oublient peut-être un peu trop vite que la plus grosse crise financière (depuis celle de 1929) est passée par là, et a quelque peu changé la donne. Alors, oui, les chiffres du chômage restent inquiétants, la dette publique faramineuse et les signes de reprise économique encore timides. Et il est aussi vrai que, quand on est à la tête des Etats-Unis, chaque faux-pas est impardonnable. Mais les électeurs entravent eux-mêmes la politique de réforme d’Obama par leur vote sanction dans le Massachusetts! La réforme dy système de santé, dont les Etats-Unis avaient tant besoin, et à laquelle le président américain tenait si fortement, est à présent nettement remise en question et son devenir plus qu’incertain… Et on accuse Obama de ne pas tenir ses promesses? Il faudrait savoir…


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés