Cécile Duflot : pourquoi la réquisition des logements inoccupés prend du temps ?
Mesure phare de la ministre du Logement, Cécile Duflot a reconnu que le dispositif visant à réquisitionner des lieux inoccupés était « assez lent ».
« Aucun responsable politique n’ouvre un bâtiment au pied-de-biche », a rappelé la ministre jeudi sur Europe 1, en réponse à l’association Droit au logement (DAL) qui lui avait offert cet outil mardi dernier. Elle a dû s’expliquer quant à la lenteur du dispositif qui vise à aider les mal logés, après la manifestation du DAL qui s’est tenue le jour de Noël pour réclamer une accélération des réquisitions.
Cécile Duflot a annoncé que la procédure était « lancée », mais qu’elle était toutefois « assez longue ». En effet, quatre à cinq mois s’écoulent entre le moment où le propriétaire reçoit une première lettre lui annonçant le projet de réquisitionner son bien immobilier, et l’ouverture à la location forcée. Selon ce protocole, les mal logés ne pourront emménager qu’à partir du mois de mars ou avril.
Pour le DAL, il y a urgence car de nombreux hôtels vont démarrer des travaux et devront expulser le 31 décembre ceux qui y vivent.
L’association dénonce le recours à la loi de 1998 qui « offre trop de possibilités aux propriétaires d’échapper à la réquisition », a déclaré Jean-Baptiste Eyraud, porte parole du DAL, pour qui il aurait été préférable de faire appel à l’ordonnance de 1945 qui annonçait que le représentant d’Etat dans le département « sur proposition de service municipal du logement et après avis du maire (…), peut procéder, par voie de réquisition, pour une durée maximum d’un an, renouvelable, à la prise de possession partielle ou totale des locaux à usage d’habitation vacants, inoccupés ou insuffisamment occupés (…) »
Pour Cécile Duflot, la réquisition n’est qu’une solution parmi d’autres, elle ne constitue pas l’essentiel de la lutte contre les logements précaires.
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