« Accord sur l’emploi » : un espoir pour sortir du chômage ?
Alors qu’en décembre 2012, la France entamait son 19ème mois consécutif de hausse du chômage, le patronat et les syndicats ont réussi à signer ensemble un accord sur l’emploi jugé « bon » par Laurent Wauquiez, l’un des vice-présidents de l’UMP. Un espoir pour les Français qui pâtissent de l’absence de travail ?
Michel Sapin, ministre du Travail, était satisfait ce dimanche 13 décembre.
Les syndicats et le patronat français ont réussi à s’entendre ce week-end, et ont mis en place un accord sur l’emploi qui devrait devenir selon lui un « accélérateur de création d’emploi. » . Interrogé sur le fait que la Confédération Générale du Travail (CGT) et Force Ouvrière (FO) n’aient pas signé l’accord, Michel Sapin a répliqué : « Leur présence autour de la table a permis aussi de peser dans le débat et d’obtenir un certain nombre d’avancées pour les salariés, car l’accord contient des avancées décisives. » . Un optimisme à toute épreuve qui pourrait rassurer de nombreux français.
Que contient cet accord ?
Pour le ministre du Travail, ce compromis devrait inciter à partir à la recherche d’un emploi : « Je pense que la peur de l’embauche va sauter. » . Pourquoi ?
L’accord prévoit d’ici 2016 la mise en place d’une mutuelle collective dans toutes les entreprises. A l’employeur de prendre en charge la moitié de son coût. De quoi motiver les Français, d’autant plus qu’en cas de départ de leur poste, ils pourront conserver les bénéfices de cette couverture santé durant 1 an, au lieu de 9 mois auparavant.
La crainte des CDD abusifs devrait aussi être amoindrie : car pour les employeurs qui dispensent trop de Contrat à Durée Déterminée, il faudra s’acquitter d’une taxe. Toutefois, les emplois et les missions en interim ne sont pas concernés par cette nouveauté, au risque pour certaines entreprises d’y avoir un peu trop recours…
Autre idée qui devrait redonner le moral aux Français : la « mobilité volontaire sécurisée », qui leur permettra de partir de leur entreprise pour tester un autre emploi, avec possibilité de revenir chez le premier employeur si le nouveau travail ne convient pas.
Quelques points de l’accord moins réjouissants.
Attention à la disposition sur la « mobilité interne » : plutôt que de licencier des employés, un chef d’entreprise pourra leur imposer de bouger au sein de l’entreprise (mais sans dévaloriser ni son salaire, ni sa qualification.) Pour les salariés, c’est l’éventualité de devoir partir travailler loin de chez soi, avec des collègues inconnus, et d’accumuler beaucoup de fatigue.
Concernant les baisses de salaire et l’allongement du temps de travail en période de crise pour l’entreprise, rien de bien neuf. Seule avancée, les salariés qui refuseront de travailler plus et de gagner moins seront licenciés pour motif économique, bénéficiant ainsi d’indemnités de licenciement et de l’assurance chômage. De quoi en rassurer plus d’un.
Il faudra également être attentif en cas de litige avec l’employeur : heures supplémentaires non payées, licenciement contestable…les délais permettant au salarié de faire valoir ses droits devant les prud’hommes seront raccourcis.
En obtenant cet accord, François Hollande réussit ce qui avait déjà échoué en 1984 et 2004 : une réforme du marché du travail approuvée par les syndicats et le patronat.
Reste à savoir si la mise en oeuvre de ces idées permettra d’inverser une courbe du chômage qui inquiète de plus en plus de Français.
Crédit photo : unef.fr.
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