Pilule : les Françaises avaient-elles raison de s’inquiéter ?

Ne pas paniquer : voilà ce qu’a demandé Marisol Touraine, ministre de la Santé, aux femmes françaises sous contraceptif oral. Pourtant, elle a également annoncé vouloir limiter la prescription des pilules de 3ème et 4ème génération. Alors, les Françaises s’inquiétaient-elles à juste titre ?

Après plusieurs semaines de débat et d’angoisse pour de nombreuses Françaises, la ministre de la Santé a tranché : les pilules les plus récentes, de 3ème et 4ème génération, ne seront plus prescrites que dans certains cas, et plus jamais pour une première prise (ce qui aurait déjà du être systématiquement le cas auparavant.) .

Ces pilules nouvelle génération, moins chargées en oestrogènes, comporteraient davantage de risques de thromboses, deux fois plus que pour les premières. C’est suite aux plaintes de plusieurs femmes, lourdement handicapées après avoir subi des AVC qu’elles imputent à ces pilules, que le gouvernement a décidé de prendre des mesures.

Mais Marisol Touraine tient à ce que les Françaises gardent leur calme : « Je voudrais dire aux femmes de ne surtout pas paniquer et de ne surtout pas interrompent leur traitement pour celles qui prennent cette pilule de 3e ou 4e génération. » . 

Les médecins, généralistes et gynécologues, sont très en colère, eux qui voient défiler des femmes angoissées dans leurs cabinets depuis l’annonce des plaintes et la volonté de restreindre la prescription des pilules incriminées. « On a véritablement affolé les femmes »,  a expliqué à RMC le gynécologue Israël Nisand, du CHU de Strasbourg.

Alors, sur quel pied danser ?

L’annonce de la restriction des prescriptions de pilules les plus récentes, ainsi que l’interdiction de les conseiller en première intention vont dans le sens du réel danger de ces contraceptifs.  Pour autant, il ne faut pas interrompre la prise de sa pilule dans une crise de panique !

Marisol Touraine conseille aux femmes de faire les choses dans l’ordre : « Il faut d’abord qu’elles vérifient quel type de pilules elles prennent. Une fois chez le médecin, il faut qu’elles voient avec lui comment faire évoluer leur contraception. » . 

Alors qu’en France, c’est une trentaine de femmes qui ont déposé plainte contre les laboratoires émettant les pilules de 3ème et 4ème génération, on dénombre aux Etats-Unis 13500 plaintes contre Bayer, fabricant de pilules de 3ème génération.