Algérie: 30 otages tués et 22 disparus, l’opération serait-elle un échec ?
À l’heure actuelle, le flou règne encore sur le bilan de la prise d’otages dans le complexe gazier de Tiguentourine, près d’In Amenas en Algérie. Quelques otages ayant échappé aux terroristes encore retranchés sur le site, livrent aux médias des bribes d’informations, sans pouvoir détailler les circonstances ni les conséquences exactes de l’assaut mené par l’armée algérienne pour les libérer.
L’opération militaire est toujours en cours d’après le premier ministre Jean-Marc Ayrault en contact avec son homologue algérien. « À l’heure où je vous parle, le décès de plusieurs otages est à déplorer. Nous n’en connaissons pas le nombre, ni la nationalité », a-t-il déclaré en milieu de journée.
Les sources de l’agence Reuteurs parlent de 30 morts parmi les otages, avec au moins huit Algériens, deux Japonnais, deux Britanniques et un Français, et 22 disparus, 14 seraient des Japonnais et 8 Norvégiens. Selon la sécurité algérienne, 18 terroristes ont été tués lors de l’attaque lancée jeudi par l’armée algérienne, mais le site est contrôlé par une trentaine d’islamistes. Au moins 11 djihadistes auraient été neutralisés, parmi eux, deux Algériens dont le chef du groupe Tahar Ben Chened, trois Egyptiens, deux tunisiens, deux Libyens et un Malien. Ces informations n’ont pas été clairement confirmées par Alger.
Plusieurs entreprises et sous-traitants sont présents sur place, ce qui explique les difficultés à établir clairement le nombre d’otages et leur nationalité. Le site étant exploité par la British Petroleum, le norvégien Statoil et la Sonatrach algérienne, des centaines d’hommes et de femmes vivaient et travaillaient sur place. L’intervention algérienne aurait permis la libération de 600 Algériens, deux Britanniques, un Français et un Kényan. Une vingtaine d’otages auraient réussi à s’enfuir, mais seulement six seraient sains et saufs.
L’intervention des forces spéciales algériennes a permis de reprendre le contrôle de la base de vie du site malgré la présence d’environ sept à dix djihadistes, mais l’usine reste quant à elle encore sous le contrôle des terroristes.
L’organisation de la prise d’otages laisse penser que l’attaque a été méticuleusement préparée. Forte de sa grande expérience dans la lutte anti-terroriste depuis la période noire des années 90, l’Algérie est bien décidée à ne faire aucun cadeau aux djihadistes et à ne pas céder à leurs revendications.
Etant donné le nombre important d’otages retenus sur le site, les moyens armés dont dispose le groupe islamiste et la volonté de l’Algérie d’en découdre de manière radicale s’il le faut, le bilan humain risque de s’alourdir. Dans l’état actuel des choses, on ne peut parler d’échec compte tenu des nombreux otages déjà sauvés et ceux qu’il reste encore à extraire des mains de leurs geôliers, en évitant au maximum de faire de nouvelles victimes.
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