Homophobie : #UnGayMort, l’énième hashtag haineux de Twitter

Samedi 2 février. Alors que l’article 1 du projet de loi ouvrant l’union civile et l’adoption aux couples de même sexe vient d’être adopté par l’Assemblée nationale, le hashtag homophobe #UnGayMort se hisse à la seconde place du top-tendance de Twitter dans la soirée… Une question se pose : que faire pour limiter l’invasion des tweets haineux sur le réseau qui gazouille ?

Dans la soirée du samedi 2 février, les internautes se sont déchaînés sur les réseaux sociaux. Raisons d’une telle passion ? L’émission musicale de TF1 « The Voice », mais surtout le hashtag homophobe #UnGayMort. Pour ceux qui ne maîtrisent pas le jargon 2.0, un hashtag est un mot-clé qui, précédé d’un dièse, qualifie un sujet de discussion sur Twitter. Paradoxalement, l’auteur de #UnGayMort, un certain @Sipakissime, a vu son œuvre promue par les défenseurs du « mariage pour tous ».

Capture TWITTER

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Mais, il a surtout permis aux internautes fielleux de cracher leur venin sur la Toile. Pendant que le charmant @AbdelDouble s’exclamait « #UnGayMort, émasculé de préférence », un chantre social arborant le pseudo de @MastockHarout déclamait les vers suivants (sans les fautes, censurées par nos soins) : « #UnGayMort, tous ceux qui ont voté François Hollande vous êtes tous aussi gay que n’importe qu’elle putain de socialiste qui se galoche à la TV ».

Dénoncé par @PoupéeBarbu, le poète 2.0 aurait proposé un autre hashtag haineux, #MoiJeSouhaiteLaMortDeTousLesHomosexuelsCar, bien moins suivi par les tweetos. Pourquoi ? Trop explicite ? Pas assez elliptique ? Et pourtant follement poétique !

Les hashtags venimeux, qu’ils visent les homos, les Juifs ou les Noirs, ne sont pas nouveaux ; ils infusent plus qu’occasionnellement le réseau de l’oiseau bleu. Fin 2012-début 2013, Twitter fût déjà le théâtre de plusieurs lynchages 2.0 avec les hashtags #SiMonFilsEstGay, #UnBonJuif, #UnJuifMort, #UnBonNoir ou #SiJetaisNazi qui provoquèrent un foule de commentaires homophobes, racistes ou antisémites.

Que faire pour contenir la prolifération de ces tweets haineux qui constituent sans aucun doute une « incitation à la haine raciale ou [une] provocation à la discrimination de personnes » ? Peut-on – et doit-on – censurer les internautes a posteriori ? Peut-on – et doit-on – les priver de leur anonymat en cas de dérive ? Une chose est sûre : le réseau social devra répondre aux accusations de laisser-aller qui pèsent sur lui, comme ce fût le cas quelques mois auparavant, lorsque l’Union des Etudiants Juifs de France, le poussa à dévoiler les noms des auteurs de tweets antisémites.

La ministre chargée d’une mission contre l’homophobie par ailleurs porte-parole du Gouvernement, Najat Vallaud-Belkacem (@najatvb), qui avait fermement condamné les débordements intervenus sur le réseau, s’est empressée de poster le tweet suivant : « L’homophobie tue encore. Les appels à la haine ne doivent pas être relayés. Rencontre avec Twitter au ministère le 8 février » prochain.


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