Tunisie : « un gouvernement sans appartenance politique » après la mort de Belaïd

L’assassinat de l’opposant laïc Chokri Belaïd jeudi a fait plus que provoquer une vague d’indignation et de violences en Tunisie. Mercredi soir, le premier ministre, Hamadi Jebali, a annoncé qu’un « gouvernement de compétences nationales sans appartenance politique » sera formé pour éteindre le feu qui embrase l’ensemble du pays.

Le premier ministre a affirmé à la télévision que ce futur gouvernement sans appartenance politique « aura un mandat limité à la gestion des affaires du pays jusqu’à la tenue d’élections dans les plus brefs délais ». Simple effet d’annonce ou décision qui prendra véritablement effet ? En tout cas, cette déclaration a été faite à chaud alors que les tunisiens sont descendus dans la rue pour exprimer leur révolte après l’assassinat crapuleux de Chokri Belaïd, fervent défenseur des droits de l’homme, issu du Mouvement des patriotes démocrates.

Au-delà de la simple intention, aucune date ni aucun nom des futurs ministres qui composeront ce nouveau gouvernement n’ont été annoncés, en revanche Jebali compte rester le leader de la nouvelle administration lorsque celle-ci sera formée.

Depuis plusieurs mois déjà, les ministères régaliens étaient disputés entre les formations politiques laïques de gauche et les islamistes d’Ennahda. Les membres les plus conservateurs d’Ennahda refusaient de laisser des personnalités politiques indépendantes accéder à ces postes prestigieux comme les laïcs le demandaient. L’assassinat de Belaïd, imputé aux radicaux d’Ennahda par une majorité de tunisiens, a donc fait pencher la balance vers la formation d’un gouvernement sans appartenance politique, vraisemblablement pour calmer les violents heurts qui secouent le pays depuis l’été.

La situation ne pourra s’apaiser tant que la nouvelle Constitution n’est pas adoptée, condition nécessaire pour la mise en place d’élections.

 


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