Iran : Un duel inattendu s’ouvre au pays des Mollahs

Une campagne présidentielle particulièrement mouvementée s'est achevée aujourd'hui dans la République islamique. Alors que le destin des Iraniens semblait être scellé à celui de leur représentant en chef, Mr Ahmadinejad, un outsider est sorti du lot, porté par une mobilisation estudiantine sans précédent : l'ancien premier ministre (1980-1989) Mir Hossein Moussavi.

Il y a encore quelques mois, personne ne pariait sur ce modéré de 67 ans peu à même de soulever les foules – ni sur aucun autre candidat d'ailleurs. Pourtant, il l'a fait. Mir Hossein Moussavi est le candidat de l'espoir pour des millions de jeunes iraniens. Et ils sont nombreux dans ce pays où les moins de 30 ans représentent plus de 60% de la population.

C'est d'ailleurs à la mobilisation inédite de cette jeunesse que le candidat doit sa popularité. Une mobilisation que les jeunes affichent ouvertement en portant la couleur de Moussavi, le vert, qui se porte en bracelet, t-shirt, serre-tête et jusqu'au bout des ongles des jeunes filles « entchadorées ». Elle est reprise massivement sur le Net, que les autorités ont tenté de « filtrer » en vain, puisque le candidat vert compte 35 000 supporters sur sa page Facebook.

De son côté, le président sortant, Ahmadinejad, n'est pas non plus en reste. En 2005, il était le premier président à battre la campagne à la recherche du soutien populaire, qu'il garde encore aujourd'hui. Fort de ses succès sur la scène internationale, où il a tenu – et tient encore – tête aux Occidentaux, qui ne peuvent que freiner ses velléités nucléaires, ces élections devaient être une promenade de santé. Mais la montée en force de Moussavi l'a remis sur les routes d'Iran, à la recherche de la moindre voix.

 

Si les analystes hésitent à choisir un vainqueur, ils suggèrent
que le futur président pourrait n'être connu qu'à l'issue du second
tour. Et ce qui s'annonçait être des élections sans surprise portant de nouveau Ahmadinejad au pouvoir, gagne en suspense et attire le regard curieux de la scène internationale : Can they do it ?

 

A lire sur le même sujet : Etre étudiant à Téhéran


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés