Mali : la guérilla se poursuivra-t-elle à Gao ?

Depuis deux jours, la guerre au Mali a pris une nouvelle tournure : celle d’une guérilla urbaine opposant des islamistes infiltrés aux soldats de l’armée franco-malienne et ensanglantant les rues de la fraîchement libérée ville de Gao. Retour sur les événements…

Dans la nuit du dimanche 11 au lundi 12 février, une violente explosion a fait trembler les murs de Gao, ville du nord-est du Mali, libérée une semaine plus tôt par les soldats de l’Hexagone. Nouvel attentat-suicide ? Non. Bombardement du commissariat de la ville par l’armée française. But de l’opération : chasser les miliciens du Jihad qui s’y tapissaient. Bilan : un mort, un islamiste.

Plusieurs témoins ont raconté avoir vu « un hélicoptère » de l’armée française bombarder le bâtiment… Réduisant le commissariat de Gao en cendres. Un autre témoin a déclaré qu’un jihadiste, présent entre ses murs, se serait simultanément fait exploser. Ce bombardement semble clore la guérilla qui opposait depuis dimanche dernier les forces franco-maliennes aux quelques soldats de la « Guerre Sainte » restés sur place après la reprise de la ville.

Les échanges de tirs entre soldats maliens et miliciens islamistes avaient éclaté en début d’après-midi aux alentours du commissariat central de Gao, qui est l’ancien QG de la police islamique. Une source militaire a déclaré qu’« après des échanges de tirs nourris, l’armée française est intervenue », assurant avoir vu un cadavre, « probablement [celui] d’un civil tué par une balle perdue ». Selon un officier de l’armée malienne, « beaucoup d’islamistes » auraient été tués lors de ces combats. Les informations restent donc floues.

Une chose est sûre : les troupes franco-maliennes ne contrôlent pas encore Gao. Ces deux derniers jours, les explosions et les échauffourées se sont multipliées. Vendredi 8 février, un kamikaze s’est fait exploser dans un marché, sans faire de victimes. Et la nuit du samedi 9 au dimanche 10 février a été le théâtre d’un nouvel attentat-suicide. Encore là, plus de peur que de mal.

Dimanche, c’est finalement une fusillade qui a éclaté au cœur de la ville du nord-Mali entre des soldats français et maliens et « plusieurs dizaines » de miliciens du Mujaole Mouvement pour l’Unicité et le Jihad en Afrique de l’Ouest – « infiltrés en ville »… provoquant la terreur des habitants qui, plongés dans l’obscurité, se sont embastillés chez eux. Interrogé au micro de RFI, l’un d’eux a raconté : « Les tirs se sont calmés à 18h à Gao. L’armée est en train de faire le ratissage, notamment dans les quartiers de la périphérie. Les gens sont terrés dans leurs maisons. »

 

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

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Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

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Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Combats à Gao, dimanche 10 février. Sylvain Cherkaoui / Cosmos pour Le Monde.

Le bombardement du commissariat de Gao par l’armée française marque-t-il la fin de la guérilla ? Non. Car, si nombre d’islamistes ont été tués dimanche dernier, il est possible que les quelques miliciens du Mujao, qui se cachent toujours dans les décombres de la ville, endossent prochainement le rôle de francs-tireurs. « Les combats vont continuer jusqu’à la victoire », a déclaré un porte-parole du Mujao, confirmant que « les moudjahidines, les soldats de Dieu, sont dans la ville de Gao et [qu’ils] y resteront ». Et les menaces d’attentats-suicides et d’attaques de convois ne sont pas là pour rassurer les soldats maliens et français…

Photo : des islamistes faits prisonniers par des soldats maliens le 8 février 2013 à Gao. AFP/Pascal Guyot


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