Corée du Nord : un 3e essai nucléaire, une menace pour l’Oncle Sam !
Et un, et deux, et trois… Essais nucléaire ! Kim Jong-un, le numéro trois de la dynastie des « Kim », au pouvoir en Corée du Nord depuis 1945, vient d’inscrire ses pas dans ceux de son papa Kim Jong-il, en réussissant ce mardi son propre essai nucléaire. Et ce tir atomique, bien plus puissant que les deux précédents, se veut une riposte « à l’hostilité » des Etats-Unis… Il est surtout une énième provocation et une violation des résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies.
En procédant avec succès, ce mardi 12 février, à un essai nucléaire souterrain, le jeune chef de la Corée du Nord, Kim Jong-un, a voulu provoquer une nouvelle fois l’Oncle Sam et riposter à sa soi-disant « hostilité continue ». Car la date choisie par le « jumeau communiste » de la Corée du Sud pour faire exploser sa bombe atomique « miniaturisée » n’est pas anodine. Elle coïncide avec celle du « discours sur l’état de l’Union » que prononcera dans la journée, devant le Parlement, le président Barack Obama, et dont l’un des sujets phares sera la dénucléarisation de la planète.
L’hôte de la Maison Blanche, comme d’autres leaders de la communauté internationale, s’est donc empressé de condamner l’acte « hautement provocateur » de Pyongyang, promettant même des mesures fortes pour préserver les Etats-Unis d’Amérique et leurs alliés. De son côté, la Corée du Sud a perçu le test atomique de son voisin comme « une menace inacceptable pour la paix et la stabilité dans la péninsule ». C’est une « violation manifeste et grave » des résolutions du Conseil de sécurité de l’ONU, pour son secrétaire, Ban Ki-moon, qui a annoncé qu’une réunion d’urgence se déroulerait aujourd’hui même à New-York.
Rappelons qu’en avril 2012, la tentative ratée de tir de fusée nord-coréenne, impulsée par feu Kim Jong-il, avait conduit les membres du Conseil de sécurité de l’ONU à adopter unanimement – la Russie comme la Chine étaient donc de la partie ! – une déclaration qui « exige que la Corée du Nord ne procède plus » à des essais de missiles balistiques, qu’elle respecte un moratoire sur ces mêmes lancements et finalement, qu’elle abandonne son programme d’armement nucléaire. Mais la Corée du Nord est restée sourde aux appels de la communauté internationale et de son (seul) allié chinois.
En provoquant une explosion atomique d’une puissance de 6 ou 7 kilos/tonne (soit, la moitié de la bombe d’Hiroshima) dans la région du Kilju, dans le nord-est du pays, suivie d’un séisme artificiel d’une amplitude de 5,1 sur l’échelle de Richter, la Corée du Nord a secoué la communauté internationale. Une question se pose : comment les pays membres de l’ONU répliqueront-ils aux provocations de Kim Jong-un ?
Le conseil de sécurité prendra probablement de nouvelles sanctions à l’encontre du pays, l’un des plus pauvres d’Asie. Quant à l’Oncle Sam, il resserrera sans nul doute sa « pression [économique ou militaire ?] sur le régime », selon Daniel Pinkston de l’International Crisis Group ; il tentera aussi et surtout de savoir si Pyongyang a utilisé du plutonium ou de l’uranium enrichi (bien plus dangereux) pour mener son essai nucléaire.
La Corée du Sud, elle, n’a pas attendu l’aval de l’ONU pour prendre des mesures radicales. Dès les premières lueurs du jour, le chef de l’Etat, Lee Myung-bak, a mis son armée en état d’alerte avant de convoquer une réunion de crise à la Maison-Bleue, le palais présidentiel de Séoul. Prochainement, les autorités sud-coréennes déploieront des missiles à la frontière…
Une guerre ouverte entre les deux Corées est-elle possible ? Difficile à dire. Mais ce qui est sûr, c’est qu’une réunification coréenne n’est pas pour demain.
Crédit photo : KNS/AFP
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