La lutte exclue des Jeux Olympiques
Quand il pense aux Jeux Olympiques (JO) de l’Antiquité, une image envahit instantanément l’esprit du profane : celle de deux hommes, deux lutteurs, dont les corps nus s’enlacent belliqueusement. Pourtant, la lutte gréco-romaine qui, depuis 708 avant Jésus Christ, occupe une place de choix dans le menu des JO, vient d’être exclue du noyau dur des sports olympiques par le CIO.
« C’est un choc » pour Steeve Guénot, champion olympique en 2008 et médaillé de bronze en 2012 ! La commission exécutive du Comité international olympique (CIO) vient de décider d’exclure la lutte du noyau dur des sports qui composent le programme officiel des JO d’été de 2020. S’il constitue un choc pour le monde olympique, cet évincement n’est pourtant pas une surprise, puisqu’il s’inscrit dans la tradition des JO.
A l’issue de chaque olympiade, le CIO remet les 26 disciplines olympiques dans le même panier afin d’exclure un « œuf pourri ». Ce-dernier, éjecté pour diverses raisons (ses mauvais résultats durant les Jeux, son impopularité, sa non-universalité, sa mauvaise gouvernance, etc.), rejoint alors la foule des aspirantes-disciplines olympiques. C’est elles que la lutte gréco-romaine devra affronter si elle espère retrouver un jour ses lauriers et participer aux Jeux d’été de 2020 : le squash, l’escalade, le karaté, le wushu, le baseball/softball, le wakeboard et les sports de rollers. Il n’y a malheureusement qu’une seule place pour ces huit sports en compétition… La lutte a-t-elle une chance de l’obtenir ?
Sans surprise, la décision du CIO a provoqué une pluie de critiques du côté des lutteurs, et cela, en dépit des explications de son porte-parole, Mark Adams : « Cette étude portait sur les 25 sports du noyau dur des Jeux. Mais, c’est juste une recommandation de la commission. La prochaine session de septembre décidera quels sports composeront officiellement le programme pour 2020 » et dans laquelle des trois villes présélectionnées – Istanbul, Madrid ou Tokyo – se dérouleront les Jeux.
Il faudra donc s’armer de patience avant de connaître le sort final de la lutte, discipline historique qui figure au programme des Jeux Olympiques depuis 708 avant Jésus Christ. Interviewé à chaud par le journal L’Equipe, le champion olympique de lutte gréco-romaine, Steeve Guénot, ne s’est pas montré optimiste : « c’est un choc. Je suis vraiment surpris (…). Je vais annoncer la nouvelle aux jeunes que j’entraîne. J’espère que ça ne va pas les démotiver et qu’ils ne vont pas arrêter l’entraînement. Les jeunes regardent la lutte aux Jeux et veulent être champions olympiques (…). Mais s’il n’y a pas de récompense derrière… ».
Retrouvez l’intégralité de l’interview de Steeve Guénot sur le site de L’Equipe.
Photo : le lutteur français Steeve Guénot (à gauche) lors de sa place de troisième aux Jeux olympiques contre le Cubain Pedro Mulens Herrera, le 7 août 2012. REUTERS
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