Viande de cheval : le plus gros scandale sanitaire du siècle ?

Le « HorseGate » ou scandale des pâtes, moussakas et autres hachis Parmentier labellisés « 100% pur bœuf » quoique fourrés à la viande de cheval, prend un peu plus d’ampleur chaque jour. L’industriel Findus, les distributeurs Picard, Carrefour et Intermarché, le géant des meubles en kit Ikea et, depuis ce mardi, Panzani et William Saurin : la liste des victimes de la bidoche chevaline maquillée en bovine – ou des complices du label frauduleux – ne cesse de s’allonger. Le « HorseGate » sera-t-il le plus gros scandale sanitaire du XXIe siècle ?

Comment le savoir ? Nous ne sommes pas devins. Et nous venons seulement d’entrer dans le XXIe siècle. Mais une chose est sûre : le scandale de la viande de cheval, appelé « FindusGate » lorsqu’il se limitait encore aux produits labellisés « Findus » ou commercialisés sous l’une des MDD (marques de distributeurs telles que Tesco ou Cora) concernées, touche de plus en plus d’industriels et de distributeurs de plats cuisinés à base de viande bovine.

Lundi, c’est au tour d’Ikea d’entrer dans la tourmente chevaline, en découvrant dans ses boulettes de viande surgelées, vendues par paquets d’un kilo dans quinze pays d’Europe, des traces de viande équine. « Nous prenons cette affaire très sérieusement et retirons de la vente les paquets d’un kilo de boulettes de viande surgelées en Slovaquie, République tchèque, Hongrie, France, Grande-Bretagne, Portugal, Italie, Pays-Bas, Belgique, Espagne, Chypre, Grèce et Irlande », ainsi qu’au Danemark et en Suède, s’est empressé d’annoncer le porte-parole d’Ikea, Ylva Magnusson, avant de préciser que ses « propres contrôles n’ont pas révélé de traces de viande chevaline ». Le marchand de meubles en kit a eu raison de se montrer prudent. Car le « HorseGate » continue de déferler sur les acteurs de l’industrie de la viande.

Nouveau rebondissement dans le feuilleton « Mon Petit Poney emmènes-moi dans ta boucherie magique »… Ce mardi, le journal spécialisé dans la distribution LSA a révélé que des traces de viande chevaline avaient été décelées dans plusieurs boîtes de raviolis en conserve, commercialisées par l’Espagnol Panzani et fabriquées par le Français William Saurin. Conséquence : « Panzani aussi » a dû retirer de la vente ses produits. Pourtant, la filiale d’Ebro, comme son « cuisinier » William Saurin, jure « ne pas acheter de viande d’origine roumaine », contrairement au fournisseur de Findus, Spanghero. Et alors ?

Le gouvernement a clairement laissé entendre que d’autres filières – que celles mises à jour lors du « FindusGate » –  pourraient être prochainement dévoilées. Et le scandale de la viande de cheval pourrait encore enfler. Mais, il ne sera probablement jamais un scandale sanitaire au même titre que la crise de la « vache folle » qui, dans les années 80-90, provoqua la mort d’environ 200.000 bovins, mais aussi de centaines d’êtres humains. Ces-derniers, contaminés par la viande nourrie aux farines animales, contractèrent la maladie de Creutzfeldt-Jacob, version humaine de l’ESB (Encéphalopathie spongiforme bovine).

Photo : un abattoir roumain le 12 février 2013. (c) DANIEL MIHAILESCU/AFP.


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