L’affaire de pédophilie de l’Ecole en bateau enfin aux assises

Le fondateur de l’association « l’Ecole en bateau », Léonide Kameneff, ainsi que trois de ses co-équipiers, comparaîtront ce mardi devant la Cour d’Assises des mineurs de Paris, pour le viol de plusieurs enfants embarqués sur ces mystérieux « voiliers-école ». Plus de dix-huit années se sont pourtant écoulées depuis le dépôt de la première plainte.

Trente ans après les « sordides » escapades autour du monde de « l’Ecole en bateau », un projet de « voiliers-école » mis à flot en 1969, et dix-huit ans après le dépôt de la première plainte pour viols et agressions sexuelles, le capitaine de l’association, Léonide Kameneff, et trois de ses anciens marins comparaîtront ce mardi devant la Cour d’Assises des mineurs de Paris. Et ce procès, qui se déroulera jusqu’au 22 mars prochain, sera exceptionnellement public.

Qui sont ces présumés-pédophiles qui trôneront aujourd’hui sur le banc des accusés ? Le fondateur de l’association « l’Ecole en bateau », qui donnait aux enfants la (mal) chance d’embarquer sur un voilier pour un projet d’éducation unique, Léonide Kameneff, 76 ans, ancien psychothérapeute pour enfants, et trois animateurs. L’un d’eux, 17 ans au moment des faits, qui explique avoir lui aussi été victime d’abus sexuels sur le bateau, est partie civile.

Quels sont les faits reprochés aux quatre accusés ? Parmi les quelques 400 garçons et 60 filles qui ont participé à l’aventure de « l’Ecole bateau » entre 1969 et 2002, une trentaine d’entre eux affirment avoir été victimes des sévices sexuels. Mais avec le délai de prescription des faits, seules les constitutions de parties civiles de dix d’entre eux ont été retenues pour des faits commis entre 1981 et 1994. Les anciens élèves de « l’Ecole bateau » accusent son fondateur et ses co-équipiers de les avoir poussés à vivre nus et à avoir des relations sexuelles entre eux.

L’avocat des plaignants, Me Eric Morain, décrit le climat de l’école comme « libertin » et propice au « cassage psychologique » des élèves. L’un d’eux, Benoît Klam, 36 ans aujourd’hui, 9 ans à l’époque, raconte : « Après quelques semaines à bord, les premières agressions sexuelles sont arrivées. Je n’avais rien vu venir. Dans les mois suivants, un certain contexte, un peu sexualisé, est apparu, avec des séances de massage communes, virant facilement à des massages érotiques ». « A bord, la vie en famille, la vie à terre, était totalement dénigrée et quitter le bateau était une décision difficile. Après coup, je vois Kameneff comme une sorte de gourou qui inculquait sa manière de voir, sans violence physique, y compris lors des viols », poursuit-il.

Léonide Kameneff risque 20 ans de prison.

Photo : Léonide Kameneff, fondateur de L’École en bateau.

(c) Jacques Demarthon/AFP.


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