Fukushima : le nucléaire doit-il disparaître ?
Il y a deux ans jour pour jour, le 11 mars 2011, une lame iodée d’une quinzaine de mètres, occasionnée par un séisme d’amplitude 9 sur l’échelle de Richter, déferlait sur la côte est du Japon, provoquant la mort de 200 000 personnes, l’exil de centaines de milliers d’autres, et perforant les réacteurs de la centrale nucléaire de Fukushima. On connaît la suite de l’histoire : une catastrophe de l’ampleur de Tchernobyl dont les conséquences se font toujours sentir… Pourtant, l’atome continue d’avoir des partisans au Pays du Soleil Levant.
Deux ans après Fukushima, une catastrophe classée sept, le niveau maximum, sur l’échelle INES (International Nuclear Event Scale), les liquidateurs, qu’on qualifie parfois de « forçat du nucléaire », continuent de s’activer jour et nuit pour stabiliser la centrale accidentée et de s’exposer in fine à de fortes radiations. Ces ouvriers qui, touchés par une extrême pauvreté, sont contraints d’accepter des conditions de travail risquées, ne sont pas les seuls à subir les conséquences de la catastrophe de Fukushima. Les riverains de la centrale doivent toujours limiter leurs sorties en plein air, alors même que les zones les plus fortement contaminées par les radio-nucléotides ont été « arrachées » par les autorités nippones.
La pollution radioactive – épée de Damoclès, invisible, qui menace la santé des Japonais et perturbe l’écosystème de l’archipel – se répand dans l’est du pays, portée par les vents et drainée par les eaux, et contamine les sols, les sources d’eau potable (comme le lac de Kasumigaura qui n’a aucun moyen de communication avec l’Océan Pacifique), les plantes et les animaux. Et cela pour trois raisons : la centrale de Fukushima continue de fuir, les cours d’eau lessivent les sols, charriant des éléments radioactifs jusqu’au Pacifique, du césium reste coincé dans les fonds marins, contaminant toute la chaîne alimentaire.
Fukushima, l’une des pires catastrophes nucléaires avec Tchernobyl (1986), continuera de hanter les Japonais durant des années… Et pourtant, ceux-ci, embourbés dans la crise et assoiffés d’électricité, ne semblent pas prêts à abandonner l’industrie nucléaire. La preuve : le triomphe électoral de la droite pro-nucléaire en décembre 2012 et la déclaration du nouveau premier ministre nippon, Shinzo Abe, dans laquelle il s’est dit prêt à relancer la construction de nouveaux réacteurs nucléaires.
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