Carnivores, trois bonnes raisons d’arrêter la viande
Cinq semaines se sont écoulées depuis l’explosion du « FindusGate », le scandale des lasagnes, cannellonis, raviolis et autres pâtes fourrées au cheval mais labellisées « 100% pur bœuf ». Pourtant, l’ombre de la tromperie, savamment orchestrée par les cancres de l’industrie de la viande et savoureusement dissimulée sous des litres d’ersatz de sauce tomate, continue de planer sur la tambouille carnée ; celle dont se repaissent les amoureux des animaux… préalablement dépecés, désossés, détripaillés, débités en rondelles ou découpés en tranches.
La « barbaque parano », alimentée par le scandale de la viande chevaline, puis par la réintroduction des farines animales dans l’alimentation des animaux de consommation, semble réveiller de vieux démons – comme la crise de la « vache folle » – et profiter aux ennemis de la viande… Vous savez, ces bobos chevelus qui arborent des sarouels « 100% coton bio », qui traînent leurs sandales dans les Naturalia, La Décroissance sous le bras, et qui refusent de consommer des cadavres d’animaux. Et si les végétariens, raillés par les viandards, ridiculisés par les baveux, conspués par les lobbies de la bidoche, avaient finalement raison ?
Trois bonnes raisons d’arrêter de manger de la viande :
1. Echapper aux crises sanitaires
L’industrie de la viande est constamment entachée par des scandales sanitaires : la maladie de la « vache folle », le bœuf aux hormones, les poulets à la dioxine et j’en passe et des meilleurs. Si la fraude du « FindusGate » et sa viande de cheval maquillée en bœuf, ne comporte aucune menace pour la santé des consommateurs, ce n’est pas le cas de la crise de la « vache folle » qui ébranla l’Europe dans les années 80-90. En cause : le cannibalisme des ruminants nourris avec des farines animales, obtenues à partir des morceaux non consommés de carcasses bovines et de cadavres d’animaux broyés. Une pratique vicieuse qui provoqua l’ESB (Encéphalopathie Spongiforme Bovine), responsable de la mort d’environ 200.000 bovins, mais aussi de centaines d’êtres humains qui, contaminés par la viande, contractèrent la maladie de Creutzfeldt-Jakob.
La riposte du carnivore : les aliments non-carnés ne sont pas immunisés contre les scandales sanitaires comme le prouve le cas de Monsanto, monstre de la chimie et des OGM qui a notamment créé et commercialisé l’herbicide 2.4.5-T riche en dioxines, des substances hautement toxiques, responsable de la contamination de plusieurs centaines d’ouvriers aux Etats-Unis et du développement de cancers chez plusieurs riverains de l’usine Nitro en Virginie. Ce n’est malheureusement pas un cas isolé, car de nombreux pesticides, herbicides et insecticides sont utilisés dans la culture des plantes.
2. Protéger la planète
« Mangez vert, la planète est dans le rouge ». Telle est l’injonction des ennemis de la viande qui accusent les carnivores avides de côtes de porc de collaborer au réchauffement climatique. Et ils n’ont pas tort… Selon une enquête publiée en 2006 par la FAO (Food and Agriculture Organization), l’élevage est responsable d’environ 18% des émissions de gaz à effet de serre. C’est plus que le secteur des transports ! Avec leurs flatulences saturées de méthane, leurs tonnes de fumier bourré de NO2, leurs émissions d’ammoniac qui provoquent des pluies acides et leurs déjections qui polluent les nappes phréatiques, les porcins comme les bovins, rassemblés par l’homme dans d’immenses cheptels, représentent une menace pour l’environnement.
La riposte du carnivore : la culture intensive de denrées vertes telles que le blé, le colza, le maïs ou le soja – destinées à l’alimentation humaine ou animale mais aussi à la production de bio-carburant – est aussi néfaste pour l’environnement. Elle est responsable de l’épuisement des sols, de la pollution des eaux, de la contamination des êtres vivants, de l’intoxication directe de l’exploitant et indirecte du consommateur, ainsi que du lent et inexorable déclin de la biodiversité. Telle sont les conséquences désastreuses de l’utilisation excessive de fertilisants et de produits phytosanitaires sur laquelle repose l’industrie céréalière ou maraichère.
3. Aimer les animaux
La consommation de viande implique le massacre d’animaux capables, comme les hommes, de ressentir des sensations et des sentiments. Comment les carnivores peuvent-ils rester insensibles au sort des poussins mâles qui, non-rentables pour l’industrie avicole, sont broyés, noyés sous les déchets ou écrasés au bulldozer par dizaines de millions chaque année ? Comment peuvent-ils savourer le foie de canards nourris par un tuyau dans des conditions inhumaines ? Tuer un animal – salement ou proprement – reste un acte immoral.
La riposte du carnivore : en tuant des animaux, l’homme occupe simplement la place que lui a donnée la nature dans la chaîne alimentaire, celle d’un prédateur omnivore. Les animaux se dévorent bien les uns les autres. Les plantes et les champignons (qui sont plus proches de la branche animale) sont aussi des êtres vivants. Pourtant, les végétariens ne culpabilisent pas à l’idée de les couper en mille morceaux, de les faire revenir dans de l’huile bouillante, puis de les servir escortés d’une belle pièce de soja. Certes, ils n’ont pas de système nerveux. Mais c’est aussi le cas de certains animaux comme les mollusques ou les insectes. Les anti-carnivores posent une hiérarchie douteuse entre les êtres vivants.
Témoignages…
La végétarienne née. Camille, 20 ans, étudiante en mode :
« Végétarienne depuis toujours, – car mes parents le sont – je ne me pose même pas la question de la viande. Une barrière psychologique m’empêche d’en consommer. D’abord, parce que la viande me dégoûte. Ensuite, parce qu’on trouve beaucoup de toxines dans les animaux de consommation. Enfin, parce que la production d’animaux utilise beaucoup d’énergie. La viande est mauvaise pour la santé et l’environnement. »
L’aspirante végé. Tiphaine, 24 ans, étudiante en communication :
« Au quotidien, je ne consomme ni viande ni produits laitiers. Mais il m’arrive de faire des écarts… Dans un resto asiat’, je peux manger un bòbún avec des morceaux de bœuf ou des crevettes. Mais en sortant, je me sens mal. Car la viande me dégoûte. Celle que l’on trouve dans les plats préparés ou sous vide dans les supermarchés est immonde. Les animaux sont bourrés d’antibiotiques et d’hormones. »
La carnivore décomplexée. Bérénice, 26 ans, infirmière :
« J’aime la viande pour la simple et bonne raison que la viande c’est bon, c’est riche en protéines, donc cela rend costaud. Plus sérieusement, j’en ai marre du misérabilisme des végétariens qui pleurent sur le sort des pauvres animaux assassinés par les humains. L’homme est omnivore. C’est dans sa nature de consommer de la viande. Les animaux se dévorent bien entre eux. »
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