Spanghero : après le cheval roumain, le mouton britannique au cœur du scandale
Nouvelle saison dans le feuilleton du « Horse Gate », le scandale de la viande chevaline qui noircit les colonnes de la presse depuis un mois, sauf que ce n’est plus le cheval, mais le mouton qui tient désormais le rôle principal. Heureusement, son auteur, ô combien talentueux pour tromper ses consommateurs, reste le même : Spanghero. C’est RTL qui rapporte l’information ce mardi : 57 tonnes de viande de mouton britannique, dont la vente est interdite en Europe, viennent d’être découvertes dans ses entrepôts de Castelnaudary dans le sud de la France.
L’importateur de viande chevaline roumaine maquillée en bovine pour l’industriel Findus, Spanghero, se trouve au cœur d’un nouveau scandale sanitaire, un « Sheep Gate », puisqu’il implique la présence de 57 tonnes de viande de mouton britannique, donc prohibée, dans ses entrepôts de Castelnaudary, dans l’Aude. La découverte de ces tonnes de viande suspectes par les services vétérinaires donnera lieu à l’ouverture d’un dossier sur « l’importation de produit interdit sur le sol français », selon RTL, dossier qui incombera au Pôle de santé publique de Paris.
« Les constatations ont été faites par la DSV [Direction des services vétérinaires, ndlr] et m’ont été adressées récemment et dont le pôle de santé publique du parquet de Paris est en passe de se saisir, parce qu’il y a évidemment une connexité avec le reste de la procédure dite « du cheval » », a confirmé le procureur de Carcassonne, Antoine Leroy, auprès de l’AFP.
Pourquoi l’importation de viande ovine britannique, supposée entrer dans la composition de merguez au mouton (donc, pas de tromperie ici), est-elle interdite en Europe ? Car la technique de découpe mécanique du mouton, telle qu’elle est pratiquée au Royaume-Uni, où des morceaux d’os et de moelle peuvent se retrouver mêlés aux muscles, n’est pas sans risque pour l’Union européenne. Crainte : une contamination au prion comme celle qui provoqua dans les années 80-90 la maladie de la « vache folle » ou la tremblante du mouton.
Interviewé au micro de RTL, le président de Spanghero, Barthélémy Aguerre, a osé expliquer, avec la même mauvaise foi que lors du scandale de la viande chevaline, que sa société, spécialisée dans la découpe, la préparation de viande et la fabrication de produits carnés, avait « une nouvelle fois [été] trompée par son fournisseur ». « Cette viande n’aurait jamais dû quitter la Grande-Bretagne, ce n’est pas notre faute », a-t-il clamé.
Crédit photo : Pahham.
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