Jérôme Cahuzac : responsable de la dissolution de l’assemblée ?

Appelée de leurs vœux par les leaders de l’opposition, la dissolution de l’Assemblée nationale, suite de la « tempête politique et morale » provoquée par les aveux de l’ancien ministre du Budget, par ailleurs évadé fiscal Jérôme Cahuzac, est réclamée par un tiers des Français, selon une enquête Opinionway-Le Figaro-LCI… François Hollande doit-il dissoudre l’Assemblée nationale au risque de se retrouver avec un Premier ministre « made in UMP » ?

Alors que, selon le boss de l’Assemblée nationale, Claude Bartolone, le ministre « démissionné » Jérôme Cahuzac veut (et peut) reposer ses fesses de député (du Lot-et-Garonne) sur les bancs de l’Assemblée, envers et contre tous (ses anciens camarades socialistes), un tiers des Français réclame sa dissolution. Selon une enquête Opinionway-Le Figaro-LCI, réalisée du 4 au 5 avril pour évaluer les conséquences de l’affaire Cahuzac, 33% des Français estiment que le chef de l’Etat François Hollande doit dissoudre l’Assemblée nationale pour panser les blessures provoquées par la trahison (fiscale et morale) de l’ex-ministre du Budget et favoriser la tenue de nouvelles élections législatives.

Hollande dissoudra-t-il la « rose » Assemblée au risque de voir fondre sa belle majorité… Et de voir débarquer une tripotée d’élus UMP ? Probablement pas. Le président socialiste refuse même pour l’heure de remanier son gouvernement et d’éjecter son impopulaire Premier ministre. Une mesure que réclament pourtant 28% des Français selon l’enquête Opinionway-Le Figaro-LCI.

Qu’en pense celui par qui tout est arrivé ? Si Jérôme Cahuzac, ministre démissionné et mythomane invétéré, ne s’est pas encore prononcé en faveur (ou non) de la dissolution de l’Assemblée, Jérôme Cahuzac, président de la commission des finances de l’Assemblée nationale en 2010, aurait sûrement poussé François Hollande vers l’une de « ces deux solutions » : dissoudre l’Hémicycle et redemander aux citoyens de voter ou remanier le gouvernement…

Deux solutions qu’avait proposées Jérôme Cahuzac au chef de l’Etat d’alors, Nicolas Sarkozy, empêtré dans le millefeuille Bettencourt. Celui qui n’était pas encore ministre du Budget (ni mis en examen pour blanchiment de fraude fiscale) pointait « un problème Woerth [accusé d’abus de faiblesse] » et préconisait même : « Pour agir, soit [Nicolas Sarkozy] dissout, soit il remanie le gouvernement, fait un gouvernement de combat (…), resserré, moralement irréprochable avec des règles de fonctionnement qui cette fois-ci seront tenues ».

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Une archive vidéo savoureuse dévoilée par le Lab d’Europe 1 et illustrant l’ironie du sort qui touche l’ancien ministre du Budget. Celui qui, en 2010, prônait la dissolution de l’Assemblée nationale et le remaniement d’un gouvernement maculé par les scandales financiers, est aujourd’hui la raison de mêmes demandes… Demandes qui émanent notamment des rangs du FN et de l’UMP.

Crédit photo : © MAXPPP