Berlusconi : et si c’était lui le gagnant ?
Il y a deux mois, les élections législatives en Italie se soldaient par la victoire du Parti Démocrate (PD) de Bersani face aux grillini du Mouvement 5 Etoiles (M5E), au technocrate Monti et au vieux Cavaliere, l’increvable Berlusconi. Mais aucune majorité n’a encore été formée au Sénat…Le parti « populiste » de Beppe Grillo refusant de s’allier aux partis traditionnels et le chef de file du PD repoussant encore et encore la main tendue de Silvio Berlusconi… Au grand dam de certains élus.
Le radicalisme du leader du Parti Démocrate (PD), Pier Luigi Bersani, comme celui de son « meilleur ennemi », le populiste patron du Mouvement 5 Etoiles (M5E), Beppe Grillo, pourrait bénéficier au vieux Cavaliere de la droite italienne, Silvio Berlusconi, qui peaufine son come-back politique depuis plusieurs mois. Rejoindra-t-il la future coalition gouvernementale que tente de former depuis deux mois le chef des démocrates ?
Non. Jamais, selon Bersani, qui réitère ce lundi dans une lettre adressée au quotidien La Repubblica, que le futur gouvernement de l’Italie ne s’alliera pas avec le roi des soirées Bunga Bunga. Un Etat qui « veut prendre des risques ne peut être une alliance d’équilibristes, faite de compositions précaires », explique-t-il, poursuivant : « un tel choix ne ferait qu’aggraver la situation ». Mais quel autre choix a-t-il devant le refus de l’humoriste Beppe Grillo ? L’Italie se trouve dans une impasse politique…
Et seul le leader de la droite, Silvio Berlusconi, poursuivi pour trois chefs d’inculpation (fraude fiscale, prostitution de mineurs et abus de pouvoir) apparaît comme une alternative viable pour certains élus de la gauche. C’est dire la situation catastrophique de l’Italie ! Pour le maire de Florence et challenger de Bersani lors des primaires du PD, Matteo Renzi, la formation d’une coalition avec le centre-droit est essentielle pour sortir le pays de la crise économique.
« Que cela nous plaise ou non, les Italiens ont décidé qu’il [Berlusconi] est le chef de la droite, une droite qui a obtenu presque autant de voix que nous. C’est à lui que nous devons parler », a renchéri l’ancien chef du PD, Dario Franceschini, suppliant le centre-gauche « d’abandonner son complexe de supériorité ». Voici deux alliés de taille pour Berlusconi… Deux alliés qui lui permettront sans doute de reconquérir une partie de son pouvoir (perdu) et d’échapper temporairement à la justice.
Photo : Silvio Berlusconi dans l’émission télévisée « Porta A Porta » en février 2013. Derrière lui, le portrait du leader du Parti Démocrate, Pier Luigi Bersani. Elisabetta A. Villa/Getty Images.
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