Relation franco-allemande : Hollande doit affronter Merkel
Après la publication d’un document du PS samedi qui fait état du ras-le-bol de la gauche face à l’austérité européenne, le gouvernement tente de minimiser son contenu pour apaiser les relations entre Paris et Berlin.
La polémique enfle depuis quelques jours suite à la découverte de la lettre d’une partie du PS qui charge la politique européenne et notamment la « chancelière de l’austérité », Angela Merkel.
Face à cela, le gouvernement tente de minimiser la portée des critiques exprimées par l’aile gauche du parti. D’autant que le texte a été pleinement appuyé par le chef de l’Assemblée Claude Bartolone qui assume pleinement sa position. Le Premier ministre Jean-Marc Ayrault rappelle ainsi sur son compte Twitter la force de l’amitié franco-allemande.
L’amitié franco-allemande est indispensable pour redonner un nouvel élan au projet européen et trouver les voies du retour de la croissance
— Jean-Marc Ayrault (@jeanmarcayrault) 27 avril 2013
De son côté, le ministre des Affaires étrangères Laurent Fabius, a lui aussi tenté de recadrer son parti. «Le débat oui, le pugilat non, il est anormal de mettre en cause tel ou tel dirigeant, le déficit français c’est la France (…) Il n’y a aucune raison d’opposer de manière frontale un pays à un autre», a-t-il affirmé au micro d’Europe 1 lundi.
Le chef de Bercy, Pierre Moscovici, a quant à lui souligné, dans un entretien donné au Monde lundi, que la « logique de dénonciation, de stigmatisation ou de rupture » ne permettait pas de « faire avancer les choses».
En fait, si François Hollande ne peut soutenir pleinement les propos de son parti, il ne peut non plus affirmer être sur la même ligne que son homologue Angela Merkel. Tandis que la chancelière allemande, suivie par Bruxelles, se prononce en faveur des politiques d’austérité de grande ampleur en Europe faisant du retour à l’équilibre budgétaire une priorité, le président Français considère, lui, depuis son élection, que la solution à la crise réside dans la relance. Bien sur, le chef d’Etat ne peut provoquer d’incident diplomatique avec Berlin, mais il aurait dû néanmoins s’imposer davantage dans cette Europe libérale qui ne jure que par l’austérité et la lutte contre l’inflation. Il ne s’agit pas d’abandonner l’objectif des 3%, mais simplement de savoir repousser son échéance et d’organiser -pourquoi pas-un système de répartition entre les pays de l’UE via des « eurobonds » ou autre dispositif.
photo : Reims Francois Nascimbeni/ AFP (cérémonies pour les 50 ans de la réconciliation franco-allemande, le 8 juillet 2012)
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