Prothèses : un nouveau scandale sanitaire

Ce jeudi, Le Parisien/Aujourd’hui en France a révélé que l’ANSM (Agence Nationale de la Santé et du Médicament) avait ouvert une enquête sur le laboratoire Ceraver, producteur de prothèses articulaires. Prothèses non certifiées et tests sur l’Homme non autorisés, les premières conclusions de l’enquête sont inquiétantes.

Après les PIP, une autre affaire de prothèses défectueuses semble sur le point d’éclater. D’après Le Parisien, l’ANSM aurait procédé à une perquisition dans les locaux du laboratoire situé à Roissy-en-France (Val d’Oise), le 2 avril, qui aurait donné lieu à l’interrogation du personnel et à la saisie de prothèses suspectes.

Le laboratoire est accusé d’avoir utilisé le sigle de conformité CE sur ses emballages de prothèses sans que celles-ci ne soient véritablement certifiées. Cela a entraîné l’implantation d’environ 650 prothèses non conformes à en croire François Hébert, le directeur adjoint de l’ANSM. « Sur l’emballage, il y a des choses anormales, je le concède » a avoué le PDG de Ceraver, Daniel Blanquaert au quotidien. « On est en faute mais, pour nous, les modifications apportées aux prothèses étaient mineures et ne justifiaient pas de nouvelle certification, ce qui prend un à deux ans. », a-t-il ajouté.

Egalement, l’enquête aurait aussi mis en évidence des expérimentations non autorisées menées sur quatre patients en juin 2011. En effet, d’après Le Parisien, deux médecins auraient placé des prothèses Ceraver dotées d’un « biorevêtement antibactérien » chez des patients de l’hôpital Ambroise-Paré à Boulogne (Hauts-de-Seine) sans que le laboratoire producteur de ces tiges métalliques n’ait reçu de feu vert. Ces implantations non autorisées auraient été demandées par le laboratoire à en croire les médecins de l’hôpital Boulonnais. Ces opérations expérimentales inquiètent d’autant plus que les tests cliniques menés en amont auraient entraîné la mort d’une souris sur deux, résultats contestés par le laboratoire.

photo : LP/Frédéric Dugit