Manif pour tous: un prétexte pour faire ressortir le pire des français ?

Dimanche 26 mai, les opposants à la loi sur le Mariage pour tous manifestaient à Paris. Après la ratification de la loi par le Conseil constitutionnel la semaine dernière, ces manifestations ont-elles encore lieu d’être ?

Dimanche, suite à la réunion des opposants au mariage gay et à l’adoption d’enfants par des couples homosexuels, de violents heurts ont éclaté entre manifestants d’extrême droite et forces de l’ordre aux Invalides. Un journaliste de l’Agence France Presse (AFP) a même été violemment agressé par des contestataires d’extrême droite. Au total, Manuel Valls parlent de 36 blessés et de 350 interpellations. Le climat s’est donc considérablement radicalisé. 

Mais les manifestants ne sont pas à mettre dans le même sac. D’un côté, des personnes souhaitent se réunir dans le calme et juste faire entendre leur voix sur un bouleversement qui leur semble illégitime. Ils ne sentent pas écoutés par le gouvernement et crient à l’autoritarisme. A ceux-là, qui ne sont en aucun cas responsables des violences, on peut répondre que la démocratie a bel et bien exercé son droit. En effet, l’ouverture de ces droits maritaux et de l’adoption aux couples homosexuels figuraient dans le programme du président actuel élu au suffrage universel direct en mai 2012. Cette loi a ensuite été présentée aux parlementaires eux-même élus lors des élections législatives mais aussi aux sénateurs. Les différentes étapes du processus démocratique ont donc été respectées. De l’autre, des groupuscules d’extrême droite viennent casser, agresser, violenter. C’est eux qui sont à l’origine des violences de dimanche soir.

Maintenant que cette loi a été validée par le conseil constitutionnel, le mouvement d’opposition à la loi dans son ensemble ne devient-il pas qu’un simple prétexte de contestation violente pour certains extrémistes ? C’est en tout cas ce que laissent penser les faits de violence qui ont eu lieu dimanche soir en marge du défilé. Ces manifestations deviennent un prétexte de contestation contre un ensemble de thèmes propre à l’extrême droite parmi lesquels l’homosexualité, mais aussi le pouvoir et ses institutions en général, et enfin la presse considérée complice de ce pouvoir ; bref un amalgame d’idées paranoïaques, xénophobes et radicales. Dès le début des dérapages, on pouvait entendre des slogans comme « Police et journalistes, à la solde de la juiverie internationale », ou encore le traditionnel «La France aux français ».

Dès lors, il devient primordial de mettre fin à de telles réunions, au nom de la République et de ses instances et au nom de la société française rongée par cet extrémisme. La droite devrait donc cesser de tenter de récupérer le mouvement de la Manif pour tous et se prononcer en faveur de l’arrêt de ces manifestations. De tels mouvements sont dangereux et l’apparition de ces violences est incontestablement un signe de fragilisation de la société française devant lequel les hommes politiques républicains doivent faire front.