Analyse ADN : trois viols auraient pu être évités

L’avocat Franck Berton s’énerve. Si les tests ADN avaient été effectués après le viol d’une de ses clientes à Rennes, trois autres viols auraient pu être évités. 

Après le viol à Rennes d’une femme, cliente de l’avocat Franck Breton, aucune analyse d’ADN n’avait été effectuée. La victime avait pourtant porté plainte et laissé ses sous-vêtements pour relever des traces. « Ma cliente a déposé plainte à Rennes le 16 septembre dernier. Elle a laissé ses sous-vêtements à la police, persuadée qu’il était possible d’y relever des traces d’ADN. Elle est retournée plusieurs fois voir si ces analyses avaient été effectuées. On lui a répondu que ça n’avait pas été fait pour des raisons budgétaires sur décision du Parquet », a expliqué à l’AFP Me Berton, du barreau de Lille.
« Pour des raisons budgétaires »… quand on sait que des milliers d’euros sont dépensés dans l’affaire Bettencourt pour déterminer si elle est sénile ou non, on peut presque en rire.

Dans les deux mois après l’agression, en septembre 2012, trois autres viols ont eu lieu en France, avec le même mode opératoire. Le dernier s’est passé à Toulouse, où l’agresseur a tenté de tuer sa victime.

Un suspect a été interpellé en novembre mais l’expertise ADN concernant la victime de Rennes n’aura lieu qu’en avril et confirmera qu’il s’agit bien du même homme. Selon l’avocat, si cette expertise avait été effectuée dès septembre, le suspect aurait figuré dans le fichier des délinquants sexuels depuis cette date, ce qui aurait facilité son interpellation et empêché les viols suivants.

Il réclame que le dossier de sa cliente soit joint à celui de Toulouse et compte bien demandé à la Chancellerie de se positionner :  « Soit la chancellerie nous dit que cette décision entre dans le cadre d’économies budgétaires, soit c’est un dysfonctionnement à Rennes. Il faut que la Chancellerie se positionne là-dessus ».
Quant au procureur de la République de Renne, Thierry Pocquet, il a annoncé faire une déclaration sur ce sujet à 16 heures « Certains faits inexacts ont été rapportés », a-t-il déjà fait savoir.