Accident à Saint-Jacques-de-Compostelle : Le conducteur veut mourir
Un des conducteurs du train qui à déraillé à Saint-Jacques-de-Compostelle en Espagne est rongé par le regret. Il a provoqué la mort de 80 personnes et plus d’une centaine de blessés.
« J’ai merdi, je veux mourir » a-t-il dit après l’accident, au téléphone, encore ensanglanté. La presse espagnole s’est empressé de publier les premiers mots du conducteur. C’est officiel, c’est la vitesse qui a provoqué le déraillement du train, et la responsabilité de Francisco José Garzón ne fait plus de doute.
Jeudi déjà, une autre phrase de cette même conversation avait fuité. « J’allais à 190 km/h ! C’est une folie ! J’espère qu’il n’y aura pas de victimes. Sinon, cela me pèsera pour toujours sur la conscience. » Autant d’aveux sur lesquels devra s’expliquer Francisco José Garzón, qui a été placé sous surveillance policière à l’hôpital où il devait être entendu par la police vendredi. Le juge chargé de l’enquête n’a à ce stade ordonné « aucune interpellation ».
Mais une autre piste est envisagée par les enquêteurs, et relayée par El País : un problème dans le système de freinage du train. Les systèmes d’alerte de la voie ferrée ont sauté en repérant que Francisco José Garzón circulait à 190 km/h au lieu de 80 , écrit vendredi El País. L’alarme, comme l’a reconnu le chauffeur lui-même, s’est allumée sur le tableau de bord et il a essayé de freiner, sans pouvoir empêcher la tragédie.
Depuis, Francisco José Garzón se tait. Il sait qu’il a une part de responsabilité énorme dans ce tragique accident, lui-même le confirme peu après être descendu du train – vers 21 heures, mercredi soir -, alors même que des dizaines de pompiers débarquent sur place pour tenter d’extraire les cadavres des wagons pulvérisés par le choc contre le mur de bitume qui borde la voie ferrée. « J’ai déraillé, c’est vrai, qu’est-ce que je peux faire, qu’est-ce que je peux y faire ? » s’est-il lamenté au téléphone.
Ce vendredi, la boîte noire va être examinée. Cela déterminera précisément la vitesse du train dans ce virage dangereux. Mais Francisco José Garzón est en très mauvaise position et son profil Facebook l’accable. En fait, l’homme aimait aller vite si bien qu’en 2012, le conducteur postait des photos de compteurs de train indiquant une vitesse de 200 km/h. « Je suis à la limite, je ne peux pas aller plus vite, sinon j’ai une amende ! » En réponse à des internautes indignés qui lui demandaient de freiner, il répondait : « Quel pied ce serait de faire la course avec la police et de les doubler en faisant sauter leur radar ! »
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