Suicides au Lutetia : Une mort préparée depuis 10 ans

Bernard et Georgette, un couple de retraités, se sont suicidés dans une chambre du palace parisien Lutetia.

Depuis 60 ans, le couple de retraités s’aimait. Pas une seconde sans qu’ils soient bienveillants l’un envers l’autre, jusque dans la mort. Georgette et Bernard avait préparé leur mort, il y a de cela presque 10 ans. La maladie de l’un d’eux les avaient fait réfléchir sur le sujet. L’aîné de leurs enfants déclare : « Ils craignaient la séparation et la dépendance bien plus que la mort. » Le couple a donc loué une chambre dans un hôtel de luxe parisien, celui dans lequel Bernadette avait retrouvé son père après la libération. Ils commandent un petit déjeuner qu’ils ne mangeront jamais. Le garçon d’étage les a trouvé morts en arrivant pour leur déposer. 

Georgette et Bernard sont allongés sur le lit, main dans la main, un sac plastique sur le visage. Dans la pièce, deux lettres. L’une pour la famille, l’autre pour le procureur de la République. Dans le courrier écrit par Georgette, on comprend que ce suicide est assumé et revendiqué, qu’il s’agit d’un manifeste pour le droit à une mort douce. Elle explique : « La loi interdit l’accès à toute pastille létale qui permettrait une mort douce. De quel droit contraindre une personne à des pratiques cruelles quand elle veut sereinement quitter la vie? » Le couple est parti sereinement, dans des conditions qu’ils pensaient meilleures. Georgette demande à son fils dans cette lettre, de se battre pour obtenir le droit au suicide assisté.