Lille: les milices anti-racailles attisent-elles la haine ?

Vendredi, une « tournée de sécurisation » a été mise en place dans le métro lillois par une trentaine de membres de la Génération Identitaire Flandres, une branche du mouvement d’extrème droite du Bloc identitaire. Il s’agit d’une grande première en France. Les opposants choqués par l’instauration d’une telle action l’ont qualifié de « milice dangereuse ».

Cette branche d’extrème droite jeunesse du Bloc identitaire, elle même issu du groupe unité radicale interdit en 2002, a été créée en octobre 2012. Elle regroupe actuellement plus de 300 militants actifs dans la région de Lille. Aurélien Verhassel, chef de file du mouvement explique son action comme « une prise de conscience » générale. Ainsi, pendant prés de deux heures, « nous avons imposé une présence dissuasive aux bandes de racailles » explique-t-il au quotidien le Parisien. « Nous ne voulons pas nous substituer à la police, mais les vols avec violence ont augmenté de 65% dans les transports en commun lillois, entre janvier et août 2013. La mairie de Lille et les pouvoirs publics doivent prendre conscience que la sécurité est le premier des droits. » Leur présence se veut donc dissuasive.

Cependant, le groupuscule ne s’arrête pas là. Tout en préparant actuellement une action similaire, des cours d’autodéfense vont être mis en place à Lille autour du même thème. La devise de la bande est trés explicite quand au but de leurs actions: « Ils ont leur bande, tu as ton clan, face à la racaille, tu n’es plus seul. » Des propos qui entrainent parfois des débordements, souvent à caractère raciste. Et les membres de la Génération Identitaire Flandres militent aussi sur les réseaux sociaux. La page Facebook « Lille: pas de porcs dans nos transports » a recueilli prés d’un millier de fans.

De leur côté, les opposants s’indignent et demandent que « Transpole mette un terme aux tournées dites de sécurisation de la milice d’ultra-droite Génération Identitaire ». Ali, un militant lillois du groupe Action Antifasciste explique cette action comme « une véritable milice dangereuse qui a investi le métro ». Mais, selon lui, ce n’est pas surprenant puisque certains membres proviennent de l’ancienne Maison flamandre, qui est le lieu de rassemblement des identitaires à Lambersart, et d’autres sont même impliqués dans des actions violentes. Le porte-parole lillois de l’Union des étudiants communistes, Mathieu Bayart, témoigne lui aussi du danger d’une telle action de haine. « L’objectif est simple et fait froid dans le dos : faire le lien entre immigration et délinquance et chasser les racailles. Une honte » s’indigne t-il.