Japon : la chasse à la baleine formellement interdite ?
L’Australie, connue pour ses actions en faveur de la protection animale, avait accusé en 2010 le Japon de pratiquer la chasse à la baleine à l’échelle commerciale et sous couvert d’une démarche scientifique. La Cour internationale de Justice (CIJ), qui avait saisie l’affaire, a donné raison aux australiens et a ordonné l’arrêt total de cette chasse dans l’océan Atlantique par les japonais lundi 31 mars.
Le juge chargé de l’affaire, Peter Tomka, a expliqué son verdict au Monde : « Le Japon doit révoquer tout permis, toute autorisation ou toute licence déjà délivrée dans le cadre de [son programme de recherche] Jarpa II [Japanese Whale Research Program under Special Permit in the Antarctic] et s’abstenir d’accorder tout nouveau permis titre de ce programme. Les permis spéciaux ne sont pas délivrés en vue de recherche scientifique. Des considérations financières, plutôt que des critères purement scientifiques, sont intervenues dans la conception du programme. »
La Cour internationale de Justice a dénoncé notamment le « manque de transparence » dans l’établissement de quotas « non raisonnables ». Le Japon a déclaré être « profondément déçu » par la décision de la Cour mais affirme cependant qu’il tiendra les engagements exigés par la justice. Selon l’Australie, le Japon serait responsable de la pêche de plus de 10 000 baleines entre 1987 et 2009. Il s’agirait majoritairement de baleines Minke et de petits rorquals.
L’Australie avait demandé cette interdiction de pêche et l’arrêt total du programme japonais de recherche Jarpa II, estimant que Tokyo se servait de manière détournée d’un moratoire de 1986 qui interdit la chasse à la baleine en dehors de fins scientifiques. Le Japon, pour sa défense, soutenait que cette chasse avait pour but la recherche mais a tout de même avoué que la chair des baleines chassées dans le cadre du programme terminait dans les commerces nippons.
Les militants engagés de l’association Sea Shepherd suivent de très prés cette affaire en cours. L’association organise notamment des missions de harcèlement des baleiniers japonais dans l’Antarctique pour empêcher cette chasse illégale. Des actions contestataires qui mènent régulièrement à de violents affrontements. Le Japon avait d’ailleurs informé qu’en avril 2013, le taux de baleines chassées dans l’Antarctique était au plus faible en raison du harcèlement incessant des écologistes lors de la campagne 2012/2013.
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