Ségolène Royal : elle retourne sa veste et cumule les mandats
Nommée, le mercredi 2 avril, ministre de l’écologie au nouveau gouvernement de Manuel Valls, Ségolène Royal ne semble pas vouloir pour autant abandonner son poste de présidente de la région Poitou-Charentes. En effet, la porte-parole de la région et vice-présidente du conseil régional, Maryline Simoné, à déclaré au quotidien local Sud Ouest « On continu comme avant » suite à la nomination ministérielle de l’ex candidate PS à la présidentielle.
Mais ce double statut politique implique des contradictions importantes. Pour commencer, le président de la République, François Hollande a mis en place en 2012 une réglementation quand au cumul des mandats qui demande aux personnalités nommées ministres d’abandonner leurs mandats locaux. Le chef de l’Etat avait déclaré lors d’un débat de l’entre-deux tours « Moi, président de la République, les ministres ne pourraient pas cumuler leurs fonctions avec un mandat local (…) parce que je considère qu’ils devraient se consacrer pleinement à leurs tâches. »
En mai 2012, une charte de déontologie a été créée stipulant que « Les membres du gouvernement consacrent tout leur temps à l’exercice de leurs fonctions ministérielles. Ils doivent, de ce fait, renoncer aux mandats exécutifs locaux qu’ils peuvent détenir. » Légalement, le cumul des statuts politiques désiré par Ségolène Royal semble donc compliqué. Plusieurs ministres ont ainsi dû abandonner leurs titres de maires à leurs suppléants comme Jean-Marc Ayrault qui a été le premier ministre à laisser la mairie de Nantes entre les mains de son premier adjoint.
De plus, la nouvelle ministre de l’écologie avait précédemment pris position contre le sujet épineux du cumul de mandats. En 2011, elle avait même fait du non-cumul un des axes principaux de sa campagne électorale. Une prise de position importante et confortée par d’autres politiques comme Martine Aubry qui avait contraint le président à se convertir au cumul comme promesse de campagne.
Ségolène Royal n’avait pas hésité à vivement critiquer ses rivaux du PS à l’occasion. En effet, quelques semaines seulement avant la primaire socialiste de 2011, l’actuel ministre de l’écologie avait blâmé ses confrères, François Hollande et Arnaud Montebourg, sur le sujet des cumuls : « Dès qu’ils en ont l’occasion, ils cumulent le mandat de parlementaire et de président de conseil général. Ce n’est pas conforme à l’idée que je me fais de la morale publique. (…) Vous allez me dire encore que je titille les autres candidats. Mais l’intégrité politique, c’est de mettre en conformité les discours et les actes donc la meilleure façon de faire la parité, c’est d’arrêter avec le cumul des mandats. »
Sa position assumée quand à l’interdiction du cumul des mandats apparaît aujourd’hui très contradictoire avec son désir de conserver sa place de présidente de la région Poitou-Charentes alors qu’elle vient tout juste d’être nommée ministre de l’écologie. Mais Ségolène Royal ne craint pas les critiques et répond aux attaques en rétorquant qu’un poste ministériel est une fonction et en aucun cas un mandat. Une vérité légale qui reste cependant discutable.
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