Offensive russe: la réaction de Kiev va-t-elle faire éclater la guerre ?

L’Ukraine fait face à une nouvelle vague de violence. Confrontée depuis une semaine à l’offensive des pro-russes dans l’est du pays, le gouvernement de Kiev a décidé de réagir. Une opération anti-terroriste a été organisée à Slaviansk hier, là où les assaillants avaient pris possession des bâtiments de police et de sécurité la veille. 

Mais cette contre-offensive symbolique, puisque il s’agit de la première réaction violente de Kiev, s’est soldée par la mort d’un officier des services de sécurité et un nombre encore inconnu de victimes parmi les séparatistes. Malgré les pertes humaines, d’autres affrontements sont à prévoir dans des villes où des bâtiments publics sont encore aux mains des pro-russes : à Donetsk, Marioupol, Krasnyi, Kramatorsk ou encore Liman.

Le risque d’une guerre civile, un mois seulement après l’annexion de la Crimée par la Russie, n’a jamais été aussi important. La menace inquiète, à tel point que l’ONU devait se réunir la nuit dernière pour une « consultation informelle » demandée par Moscou dans la soirée et qui devait se dérouler à huit clos.

Un nouveau scénario d’annexion se profile

Les événements actuels font peur au gouvernement ukrainien pour une bonne raison : ils ne sont pas sans rappeler le scénario récent de l’annexion de la Crimée par la Russie. Le président de l’association l’Ukraine dans l’Europe, Volodymyr Polselsky, explique le phénomène : « On assiste au même scénario d’annexion rampante. Des combattants s’emparent de points clés, puis s’organisent avec des séparatistes locaux. Les russes testent les ukrainiens pour voir jusqu’où ils peuvent aller. Mais cette fois, Kiev commence à réagir ».

Le gouvernement provisoire mis en place en Ukraine suite à la révolution n’a en effet pas l’intention de se laisser faire par Moscou. Kiev refuse de se laisser amputer d’une nouvelle partie de son territoire comme l’a annoncé hier le président ukrainien par intérim, Olexandre Tourtchinov en déclarant « Nous ne laisserons pas la Russie répéter le scénario de la Crimée dans les régions de l’Est ».

Le président a accusé Moscou de « mener une guerre contre l’Ukraine » et Kiev n’entend pas céder à la pression imposée par le gouvernement russe qui a déjà mobilisé prés de 40 000 soldats armés à la frontière ukrainienne et menacé le pays d’une coupure de gaz. 

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Une issue diplomatique peu probable

L’Objectif de la Russie est simple. Volodymyr Polselsky explique que « La Russie mène une guerre non déclarée contre l’Ukraine en s’appuyant sur les forces locales. L’objectif de Moscou est de déstabiliser le pouvoir ukrainien afin d’empêcher l‘élection présidentielle prévue le 25 mai. Ce, afin d’imposer son scénario de fédéralisation à l’Ukraine et d’empêcher son rapprochement avec l’Union européenne ».

La situation inquiète et la communauté internationale réagit en multipliant les mises en gardes et les promesses de sanctions ce week-end.Le chef de la diplomatie américaine, John Kerry, a annoncé que « si la Russie ne prenait pas des mesures pour réduire la tension et retirer ses troupes de la frontière avec l’Ukraine, il y aurait des conséquences supplémentaires ». Des menaces qui s’ajoutent aux précédentes, mais qui ne semble pas pour autant freiner Vladimir Poutine.

Des pourparlers devraient se tenir jeudi à Genève entre la Russie, l’Ukraine, l’Union européenne et les Etats-Unis. Mais une possible issue diplomatique semble aujourd’hui de plus en plus compromise.


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