Dictée scolaire : bientôt la fin du zéro pointé en orthographe ?
Evaluation ancestrale qui terrorise les élèves depuis toujours, la dictée reste encore aujourd’hui le test d’orthographe de référence qui affiche sans doute le plus de zéro. La cause ? Le système de notification : une faute, un point en moins. Et pour éviter de décourager les abonnés aux notes désastreuses, l’éducation nationale a imaginé une réforme de la dictée avec la mise en place d’un nouveau barème, présenté jeudi 10 avril dans le cadre de la loi de la refondation de l’école.
Les élèves de primaire et de collège évalués verront leurs scores additionnés, obtenus à partir de trois catégories : l’orthographe des mots, l’accord des verbes et l’accord des noms. Olivier Barbarant, inspecteur général de français partisan d’une réforme de la dictée selon lui nécessaire, est à l’origine de cette expérimentation.
A ses yeux, la dictée « passe pour un enseignement de l’orthographe, mais ce n’est rien de plus aujourd’hui qu’une évaluation-sanction. La dictée ne fait que certifier un niveau, sans donner aux élèves les moyens de s’améliorer. » Ce nouveau système de notation, approuvée par l’Association française des enseignants français, permettrait aux professeurs de mieux évaluer les difficultés de leurs élèves et d’adapter leurs enseignements en conséquence.
L’idée de supprimer l’ancienne notation, bien que « pas en soi si révolutionnaire » selon Olivier Barbarant, reste cependant délicate à mettre en place. C’est pourquoi l’éducation propose son barème sous forme de logiciel internet. L’expérimentation a été réalisée sur 1 500 copies du brevet en 2013 et le maniement ce cet outil informatique n’a globalement pas posé de problème aux correcteurs.
Ce nouveau système de notation graduel devrait permettre de marquer plus précisément les différences de niveau entre les élèves. L’inspecteur général de français a pris l’exemple de deux collégiens de 3ème à l’académie de Poitiers. A la même dictée, ils avaient eu respectivement 0/20 et 2/20 avec l’ancienne notation mais, alors que la première copie était « indéchiffrable » la seconde était seulement « lacunaire ». « Les règles de grammaire et de conjugaison, ce deuxième élève les appliquait certes de manière aléatoire, mais il en avait visiblement entendu parler. Ce n’était pas le cas du premier » précise l’inspecteur. Notées selon le nouveau barème, les copies ont reçu 2/20 et 8/20.
Une initiative qui ne fait cependant pas encore l’unanimité. Les détracteurs de la réforme de la dictée expliquent simplement qu’un changement de notation ne peut palier à la dégradation grandissante de l’orthographe chez les jeunes. Ecoliers et collégiens ne seront pas tous soumis au nouveau barème du ministère car pour le moment, il ne s’agit que d’une incitation.
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