Défilés du 1er mai : le monde se rassemble et s’embrase
La Fête du Travail, célébrée jeudi dans le monde entier, est l’occasion de se rassembler pour manifester. France, Italie, Maroc ou encore Russie, pourquoi manifester ? Contre qui ? Pour quel motif ? Austérité, chômage et Europe sociale sont les grands thèmes de ce 1er mai. Retour sur une manifestation internationale qui parfois dégénère.
La France combat l’austérité
« Unis contre l’austérité », tels étaient les maîtres mots des manifestants français de la Journée internationale de solidarité des travailleurs. 210.000 manifestants, selon la CGT, et 100.000 d’après la police, ont défilé dans les rues de l’Hexagone.
Les syndicats dispersés
Dans la plupart des grandes villes comme Paris, Toulouse, Lille ou encore Marseille, les cortèges réunissaient différents syndicats comme la CGT, FO, la FSU et Solidaires. Sous des bannières différentes, la CFDT a célébré le 1er mai de son côté en organisant un rassemblement à Paris sur l’Europe avec l’Unsa. L’ensemble des syndicats devraient néanmoins faire front commun le 15 mai pour la manifestation des fonctionnaires contre la poursuite du gel du point d’indice qui sert de base à leurs rémunérations.
« Il nous faut un gouvernement de gauche »
En tête du défilé parisien, le numéro un de la CGT, Thierry Lepaon, a assuré avoir « du mal à mesurer la différence » entre la politique de François Hollande et celle de Nicolas Sarkozy. Le « pacte de responsabilité, c’est un pacte d’austérité », a-t-il répété. Jean-Luc Mélenchon, président du Parti de Gauche, était également de la partie : « Il nous faut une politique de gauche, il nous faut un gouvernement de gauche », a-t-il lancé. « Ce n’est pas comme ça qu’on va redresser les comptes publics, pas comme ça qu’on va améliorer la vie du pays, on est en train de vider la France de son sang », a-t-il ajouté.
Le rassemblement bleu marine
Un autre rassemblement se tient annuellement dans les rues de Paris le 1er mai. A ne pas confondre avec celui des syndicats, celui du Front National. Marine Le Pen, qui veut faire de ce 1er mai une « démonstration de force », affirme que les manifestants étaient 20.000, et 5 300 selon la Police, à se diriger vers l’Opéra où la présidente du Front National a fait un discours.
Stop à l’Europe
« Front national, ni droite ni gauche ! », « On est chez nous ! », « Marine, présidente ! », les slogans habituels des adhérents FN retentissent dans les rues de Paris. Ce défilé est l’occasion pour le Front National de montrer ses maires fraîchement élus mais aussi, traditionnellement, de rendre hommage à Jeanne D’arc. Son discours lance une piqûre de rappel à ses adeptes : « Faîtes votre devoir de patriote. C’est un rendez-vous crucial, plus qu’il n’y paraît. C’est le moment de s’interroger sur l’UE et de dire stop ! » et se termine sur évidemment sur un chant haut et fort de l’hymne nationale française.
Et dans le monde, comment se passe la fête du travail ?
A Istanbul, en Turquie, il est habituel de se rassembler le 1er mai sur la Place Taksim pour manifester. Des échauffourées ont fait une cinquantaine de blessés et au moins 138 personnes ont été arrêtées, selon des avocats turcs.
En Russie, c’est la première fois qu’a lieu un défilé du 1er mai depuis 1991, à l’éclatement de l’Union soviétique. Les manifestants ont renoué avec la tradition soviétique des défilés sur la Place Rouge et ont affiché leur soutien à la décision de Poutine, celle d’annexer la Crimée. « Je suis fier de mon pays », « Poutine a raison », indiquaient des pancartes. Un 1er mai sous le signe de la patrie avec plus de 100.000 personnes dans les rues. A contrario, à Kiev, en Ukraine, la mobilisation a été faible, seules 2 à 3.000 personnes s’étant réunies pour scander des slogans en faveur de l’unité de l’Ukraine.
En Espagne, où le chômage record domine, des dizaines de milliers de personnes ont manifesté dans quelque 70 villes du pays contre la précarisation de l’emploi. Et pour la première fois, les dirigeants des deux grands syndicats espagnols CCOO et UGT ont défilé, ensemble, à Bilbao (nord). Globalement, en Europe, en Grèce, au Portugal, en Italie, ou encore en Suisse, des milliers de personnes se sont déplacés dans les rues pour manifester contre l’austérité. Les Suisses et les Italiens revendiquaient le salaire minimum tandis que les Grecques parlaient d’une Europe sociale.
Ailleurs, les manifestations du 1er mai ont également été suivies : Amérique Latine, Cambodge, Taïwan, Malaisie, Maroc, Afrique du Sud… Un mouvement, parfois suivi de heurts, qui réunit le monde entier.
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