François Hollande : un président qui n’a « rien à perdre » ?

Aujourd’hui, mardi 06 mai, François Hollande fête les deux ans de son élection. Est-ce un bon anniversaire ? Rien n’est moins sûr, tant cette deuxième année de mandat a été difficile. Son pari perdu sur l’inversion de la courbe du chômage, le fiasco des municipales ou encore une courbe de popularité plus toujours plus basse, ces derniers temps se sont révélés difficiles. Aujourd’hui, le président de la République « fête » cet anniversaire sur le plateau de BFMTV/RMC interviewé par Jean-Jacques Bourdin : chômage, réforme et vie privée, François Hollande veut ajuster sa politique et « entend les colères ».

« Je demande à être jugé à la fin du quinquennat », a déclaré M. Hollande sur RMC et BFMTV. « En 2012, si j’ai gagné, ce n’est pas parce que j’avais un programme étincelant, c’est sans doute parce que mon prédécesseur avait échoué, c’est parce que les Français savaient bien quelle était l’ampleur de la crise. »

Il a pris ses responsabilités

Lorsque le journaliste, Jean-Jacques Bourdin, l’interroge sur son impopularité record, qui a dégringolé au dessous des 20%, le président de la République répond qu’il n’a rien à redouter. « Ce que j’ai fait depuis deux ans, c’est pour la France », a-t-il lancé. Et quand on lui parle d’amateurisme, il rétorque : « Amateurisme quand il s’est agi de sortir de la crise de la zone euro ? Amateurisme quand il s’est agi d’intervenir au Mali quand personne ne le faisait et que le terrorisme était en train de gagner la partie ? Amateurisme quand il s’est agi d’aller en Centrafrique pour éviter un génocide ? Amateurisme sur la crise syrienne quand j’ai été le seul chef d’Etat occidental à dire ‘Attention, ce qu’on est en train de laisser faire, c’est un massacre’ ? Je préfère prendre mes responsabilités et être jugé sur mes résultats. »

Vie privée, vie publique ?

Vient ensuite le moment de parler de sa vie privée. Sur ce thème, le président botte en touche : « La vie privée relève de la vie privée. » Avant d’ajouter : « J’ai toujours été digne, jamais je n’ai été dans une forme de vulgarité ou grossièreté. »

François Hollande interviewé par Jean-Jacques Bourdin (BFMTV/RMC)

Et la crise économique ?

Quant à l’ampleur de la crise économique en France, François Hollande estime ne pas en avoir « suffisamment dit » aux Français, au lendemain de son élection, notamment sur « la dégradation de la compétitivité de l’industrie française ».

Aller toujours plus vite

Le président reste ferme sur les futures réformes. Il souhaite accélérer le mouvement. « On va aller plus vite sur la réforme territoriale », « sur la simplification », « sur l’allègement du coût du travail, on va même aller plus vite sur les impôts qui doivent baisser », a-t-il dit. « Nous devons aller encore plus vite parce que pour les Français, c’est insupportable, ils veulent des résultats », a lancé le chef de l’Etat.

Interrogé sur le remaniement effectué les dernières semaines, il explique que Manuel Valls, « avec une équipe resserrée », doit « donner l’impulsion nécessaire et nous allons y parvenir ». Et c’est « tant mieux » si Manuel Valls est populaire !

Chômage : « Mon obsession, mon combat »

François Hollande reste sur l’idée d’inverser la courbe du chômage et tenir ainsi sa promesse. C’est « une promesse que j’ai faite et répétée d’inverser la courbe du chômage, ce n’est pas encore le cas, nous ne l’avons pas inversé. » « C’est mon obsession, mon combat », a-t-il affirmé en insistant qu’il se battrait pour y arriver.

En conclusion, il a assuré qu’il n’avait « rien à perdre », ce qui importe à ses yeux étant que « le pays ait tout à gagner ». Il a également rappelé : « Je suis dans un combat, ce n’est pas mon élection ou ma réélection qui me préoccupe, c’est l’avenir de la France. »


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