Discrimination à l’embauche vis-à-vis des jeunes d’origine étrangère

Selon un rapport de France stratégie intitulé Jeunes issus de l’immigration : quels obstacles à leur insertion économique ? dévoilé le 1er mars, le chômage des jeunes de moins de 25 ans d’origine européenne s’établit à 22% contre 29% pour les descendants d’immigrés hors Europe(voir tableau) ! Le pourcentage atteint 42% pour les enfants de parents d’origine africaine (y compris Maghreb). L’étude constate les nombreuses difficultés rencontrés par les jeunes issus de l’immigration pour accéder à un emploi à hauteur de ses qualifications, surtout quand ils sont d’origine africaine.

Taux de chômage par ascendance migratoire en 2012 (Insee/France stratégie)

Parmi les raisons de cet écart, le rapport cite notamment la formation, la catégorie socioprofessionnelle, le lieu d’habitation, la maîtrise de la langue… et la discrimination.

Les jeunes d’origines étrangères sont davantage issus de familles modestes, ce qui peut influer sur la formation. A l’issue des tests PISA, les élèves issus de l’immigration obtiennent en moyenne de moins bons résultats que les élèves d’origine française (37 point d’écart contre 21 en moyenne dans les autres pays de l’OCDE). A 15 ans, ils sont deux fois plus susceptibles de se trouver en difficultés scolaires. Ils ont moins la possibilité de choisir leur orientation professionnelle. L’étude indique que seulement 47% ont pu accéder à une seconde générale et technologique sans redoublement. Les jeunes sont également confrontés à une grande difficulté pour décrocher un contrat d’apprentissage lorsqu’ils suivent un parcours professionnel.

Sur la période 2007-2012, près de 90 000 sortants du système éducatif sont descendants d’immigrés sur 700 000 (13%). 24% des jeunes issus de l’immigration quittent le système scolaire sans diplôme, contre 16% pour les autres élèves (30% pour ceux originaires d’Afrique).

De plus, les familles issues de l’immigration habitent souvent des zones défavorisées, accentuant le phénomène d’exclusion, de manque de perspective d’avenir et de repli sur soi. Avec la ségrégation socio-spatiale, de nombreux problèmes se concentrent dans un même espace, influant sur les choix de vie. Les jeunes ont souvent davantage de problème à pénétrer un réseau professionnel.

L’école semble ainsi ne pas donner la même chance à tous les élèves… De nombreux facteurs participent au cercle vicieux excluant les jeunes issus de l’immigration.