« Collège 2016 » : quels changements ?

La ministre de l’Education nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Najat Vallaud-Belkacem présente son plan de réforme pour le collège au conseil des ministres, mercredi 11 mars. Après s’être attaqué aux rythmes scolaires du primaire, le gouvernement tente de réformer le collège.

Depuis la loi Haby de 1975 supprimant la distinction entre CES (collège d’enseignement secondaire) et CEG (collège d’enseignement général), le collège devient unique. Sensé être davantage démocratique, ce nouveau collège est critiqué. De nombreux ministres essaient de le modifier afin de le rendre moins uniforme, plus démocratique, plus républicain. Les tentatives se soldent souvent par des difficultés d’application sans réelle amélioration.

Aujourd’hui, le collège accentue les difficultés scolaires et creuse les écarts. Pour preuve, 12% des élèves n’ont pas les compétences de base en français en CM2 et 25% en 3^ème (source OCDE/PISA). Quant aux mathématiques, 9% ne maîtrise pas les savoirs de base en CM2 et 13% en 3^ème. Le nombre de collégiens n’ayant pas acquis les compétences de base en français, mathématiques ou histoire est en nette augmentation… Les collégiens s’ennuient… et les programmes ne sont pas adaptés aux enjeux actuels.

Cette nouvelle réforme s’inscrit dans une démarche « pragmatique et globale ». Pragmatique parce qu’elle s’inspire de ce qui marche sur le terrain, et globale car elle s’attaque aux programmes, aux pratiques d’enseignement et à l’organisation pédagogique.

Parmi les nouveautés : EPI (enseignements pratiques interdisciplinaires). En petits groupes, les collégiens de 5^ème, 4^ème et 3^ème mèneront un projet qui fera appel à leurs connaissances dans plusieurs disciplines. Les enseignants, aux commandes de ce module, seront libres de l’adapter en fonction des besoins et des envies leurs élèves.

Ces modules interdisciplinaires devront s’inscrire dans le cadre de 8 thématiques répondant aux enjeux actuels : développement durable ; sciences et société ; corps, santé et sécurité ; information, communication, citoyenneté ; culture et création artistiques ; monde économique et professionnel ; langues et cultures de l’Antiquité ; langues et cultures régionales et étrangères. Les élèves devront traiter au moins deux thèmes dans l’année. Ils compteront pour le brevet.

Les enseignants pourront disposer de 20% de la dotation horaire globale (DHG) au profit des « nouvelles modalités d’enseignement ». Les professeurs les utiliseront librement pour les modules interdisciplinaires, le travail en groupes réduits ou encore l’accompagnement personnalisé et l’approfondissement d’une discipline. Les élèves bénéficieront de ce type d’enseignement 4 à 5 h par semaine.

Les élèves devront choisir une deuxième langue vivante dès la 5^ème , signifiant la disparition des classes bi-langues et européennes. De la 5^ème à la 3^ème, les élèves pourront suivre les cours de latin dans le cadre de la matière Langues et cultures de l’Antiquité.

Les principes de base du codage seront introduits en mathématiques. Ainsi, chaque élève connaîtra les langages de base de programmation informatique. L’intérêt des mathématiques sera montré en renforçant des liens entre les mathématiques et les autres matières.

Chaque élève disposera de 3h d’accompagnement hebdomadaire en 6^ème, puis au moins une heure pendant ses autres années de collège. Actuellement, l’aide de 2h est réservée aux 6^ème.

Les emplois du temps seront modifiés afin de s’adapter aux adolescents. Des mesures seront mises en place pour encourager le rapprochement entre les parents et le collège.