Saint-Denis : manifestation des « victimes collatérales du terrorisme »
Alors que les hommages aux victimes des attentats de novembre fleurissent place de la république, les habitants de l’immeuble dans lequel logeaient les terroristes perdent patience. En effet, l’intervention policière qui a eu lieu dans le petit studio que louait Abdelhamid Abaaoud a été d’une rare violence : plus de 5000 coups de feu ont été échangés entre les terroristes et les forces de l’ordre, et s’est terminée lorsque Chakib Akrouh a fait sauter sa ceinture d’explosifs. Les habitants ont assisté à cette scène, et trois personnes ont même été blessées. De plus, les évènements ont sérieusement fragilisé les murs de l’immeuble qui est devenu inhabitable. 90 personnes dont une vingtaine d’enfants ont été relogées à la hâte, mais cette situation censée être provisoire traîne en longueur.
Une manifestation a donc eu lieu hier après-midi impliquant les habitants, mais aussi des particuliers venu en soutien ainsi que des associations telles que l’association Droit au Logement. Ils réclament un relogement en HLM rapide, mais aussi leur reconnaissance de statut de victime ; en effet, malgré le traumatisme de l’assaut, aucun suivi psychologique n’a été mis en place par les autorités, et les associations déplorent un manque de bienveillance dans le traitement des dossiers, notamment dans ceux des familles sans-papiers (dont une personne au moins a été blessée). Pour l’adjoint communiste au maire de Saint-Denis, « au niveau de l’Etat on gère la situation comme si elles étaient victimes d’une simple fuite d’eau ».
Il ajoute également que « Ici, les familles sont convaincues que si elles étaient d’une autre condition sociale ou d’un autre territoire, elles auraient eu droit à un traitement totalement différent de la part de l’Etat»
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