Bangladesh : l’humanitaire Moussa Ibn Yacoub toujours emprisonné
Depuis mardi 22 décembre, un membre de l’organisation humanitaire Baraka City est détenu par les autorités du Bangladesh pour « activités suspectes ». Il s’était rendu sur place afin de dresser un bilan pour mettre en place une opération d’aide aux Rohingya, une minorité musulmane d’Asie du Sud-Est victime de persécutions. D’après lui, les faits qui lui sont reprochés sont d’avoir visité des écoles dans le sud du pays, ainsi que d’utiliser un prénom différent de celui inscrit sur sa carte d’identité (Moussa étant le nom d’usage qu’il a choisi après sa conversion à l’Islam).
Les Rohingya fuient en masse les persécutions en Birmanie et sont logés au Bangladesh dans des camps de réfugiés aux conditions de vie plus qu’alarmantes, en raison notamment de la politique du gouvernement qui voudrait limiter ces arrivées en masse. C’est en chemin pour visiter ces camps que Moussa a été interpellé.
Moussa a été entendu une première fois par les forces de police, mais la justice bangladaise a décidé de prolonger son incarcération, craignant qu’il ne quitte le pays avant son procès prévu en avril.
Une pétition a été lancée pour exiger sa libération, ainsi qu’une large mobilisation sur les réseaux sociaux par le hashtag #FreeMoussa.
A noter que l’association dont il fait partie, Baraka City, a été l’objet de perquisitions en France également, les autorités jugeant leurs prises de positions parfois ambigües. Le président de cette association, Idreiss Shiamedi, s’est d’ailleurs vu reprocher de refuser de condamner fermement Daesh sur un plateau de télévision. Néanmoins, comme il l’a expliqué, cela s’explique par le travail qu’ions font sur le terrain : non seulement leur but est de proposer aux jeunes syriens une alternative à Daesh, en sortant d’une opposition manichéene entre Daesh et l’occident, mais en plus cela implique qu’ils aient des hommes sur le terrain en Syrie et qu’ils ne souhaitent pas se faire remarquer par l’organisation terroriste.
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