« Ils ferment les frontières, ouvrons nos écoles » : des artistes et intellectuel(le)s s’engagent en faveur de l’accueil des réfugiés

« Ils ferment les frontières, ouvrons nos écoles », une tribune ayant réuni professeur(e)s, étudiant(e)s, artistes et intellectuel(le)s qui promeut les droits des réfugiés. 

« Ils ferment les frontières, ouvrons nos écoles », c’est l’intitulé du mot d’ordre initié par RESOME, le Réseau Etudes Supérieures et Orientation des Migrant(e)s et Exilé(e)s réunissant étudiant(e)s, professeur(e)s, personnes solidaires, associations et groupes informels agissant en faveur des droits des réfugiés. Ce mot d’ordre a, par ailleurs, été relayé dans une tribune dans le journal Libération, mardi 2 mai. Des intellectuel(le)s et artistes se sont joints à leur engagement en faveur de l’accueil des réfugiés. Parmi eux,  Edgar Morin, Pascal Boniface, Geneviève Fraisse, ou encore, Alain Badiou. Dans cette tribune, le collectif RESOME prône une « nouvelle conception de l’accueil », et déplore l’inertie du gouvernement quant à l’accès à l’éducation des réfugiés.

Pourquoi prôner le droit à l’éducation ? 

Le collectif motive son engagement pour le respect du droit à l’éducation pour les réfugiés, et affirme que la dignité et la reconstruction de soi ne peuvent se regagner et se faire que si les réfugiés ont à l’apprentissage de la langue et au savoir.

« Une certitude : que la langue et la connaissance sont les fondements de la dignité et de la reconstruction de soi. Une revendication : la liberté d’étudier et de développer ses projets sur le sol où l’on vit. Nous avons décidé de répondre à cette nécessité. Partout, depuis septembre 2015, des groupes se constituent, des programmes s’ouvrent, très souvent soutenus par la direction des écoles et des universités, pour faciliter l’accès aux savoirs et à l’apprentissage du français aux réfugiés – qu’ils aient été reconnus comme tels ou non par l’administration française. C’est le cas, déjà, dans de nombreuses écoles et universités, et à travers des associations de Français Langue Etrangère (FLE) également, comme Infléchir ou Thot. Aujourd’hui, des centaines de réfugiés et exilés ont intégré les structures d’accueil que nous contribuons à construire. Nous refusons l’iniquité, et des institutions nous soutiennent dans cet engagement. Il ne s’agit pas de produire ici un nouveau projet de gestion «humanitaire», ni de s’inscrire dans une logique de charité : ce sont trop souvent les noms de l’asymétrie et de la dépossession. Au contraire, nous pensons qu’il faut faire l’effort de travailler ensemble avec les forces de ceux et celles qui ont traversé les frontières, et qui ont bien plus de solutions à proposer que nous n’en aurons jamais. Il est impératif de fonder ces espaces communs. Notre action s’inscrit dans une double urgence : d’un côté, l’accès au droit fondamental qu’est l’éducation pour tous ; de l’autre, l’exigence de faire de l’université le lieu par excellence de l’ouverture et de l’émancipation. »


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