Fin d’immunité pour Berlusconi ?

Silvio Berlusconi n’est pas au mieux en ce moment. La Cour constitutionnelle italienne étudie la loi Alfano, texte offrant l’immunité juridique au dirigeant transalpin. Une loi qui se heurte au principe d’égalité des citoyens, qui pourrait donc être jugée anticonstitutionnelle.

Le chef du gouvernement italien a beaucoup, trop sûrement, de casseroles. Des broutilles et des affaires beaucoup moins reluisantes lui collent aux basques. Ainsi, Silvio Berlusconi s’est protégé. L’immunité totale ou un mur bâti au nez et à la barbe de tous les juges du pays. Le principe de la loi Alfano ? Durant leur mandat, les quatre plus hautes autorités de l’Etat disposent d’une immunité totale. Ils sont donc intouchables. Comme Berlusconi ne s’embête plus depuis longtemps avec les détails, il fit passer cette loi fin 2008, moment où le Cavaliere était poursuivi pour corruption d’un avocat. L’homme d’Etat aurait versé 600 000 dollars à Me David Mills en échange de faux témoignages. Bref, une histoire louche de laquelle Berlusconi s’est échappé à coup de législation modifiée. Bien sûr, les magistrats n’ont que très peu goutté le procédé et ont donc saisi la Cour constitutionnelle.

Depuis hier donc, les 15 magistrats étudient cette loi peu égalitaire. S’ils décident d’invalider le texte, Silvio Berlusconi se retrouverait d’un coup bien moins intouchable. Pourtant Alberto Toscano, écrivain et journaliste Italien, explique sur 20minutes.fr que Berlusconi pourrait tout de même rectifier sa loi rapidement : « Il pourrait ensuite faire adopter une nouvelle loi en s’adaptant aux critiques émises par le Conseil constitutionnel et garder son immunité.» Comme il dispose de la majorité au sein des deux assemblées, ça ne devrait d’ailleurs pas poser trop de problèmes.

Vers la  démission ?

Cependant si la Cour venait à rejeter la loi Alfano en totalité, Silvio Berlusconi pourrait être obligé de démissionner. Une flopée d’affaires lui tomberait alors dessus. Les analystes politiques transalpins l’imaginent bien, dans pareille situation, se poser en martyre, en victime expiatoire. En effet, le Cavaliere jouit toujours d’une cote de popularité exceptionnelle au sein de la population italienne. Manieur de foules, il pourrait, après sa démission, trouver une nouvelle forme d’immunité : celle offerte par le peuple.
Le jugement de la Cour constitutionnelle doit intervenir d’ici à deux semaines.

Crédit photo: ©Roberto Gimmi


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés