brown out

Brown out : ce nouveau mal-être qui frappe les jeunes

Après le burn out et le bore-out, c’est au tour du brown out de rejoindre la liste de mots servant à décrire le mal-être des travailleurs, mais aussi des étudiants. Un nouveau terme encore peu connu en France, qui permet pourtant de décrire une pathologie touchant principalement les jeunes.

 

Si vous connaissez bien le burn out, causé par une surcharge de travail, et le bore-out, dû à un ennui profond, vous n’avez sans doute jamais entendu parler du brown out. Pourtant, ses victimes sont plus nombreuses que celles des deux pathologies précédemment citées.

 

C’est en tout cas ce qu’avance le docteur généraliste François Baumann, auteur de Brown-out : quand le travail n’a plus aucun sens, après avoir déjà traité du bore-out et du burn out dans des ouvrages précédents.

 

Utilisé par les chercheurs américains depuis 3 ou 4 ans, le terme de brown out, s’il présente des symptômes assez similaires des deux autres pathologies, découle d’une cause différente. « Le burn out procède d’un épuisement émotionnel, tandis que le bore-out est dû à un manque de travail, à un ennui profond. Les victimes de brown out, quant à elles, sont désengagées et las de leur boulot », explique le docteur Baumann.

 

Brown out : une maladie qui progresse dangereusement

 

Si, à l’échelle mondiale, seulement 37% des gens sont atteints de brown out, en France, le nombre de personnes qui en souffre s’élève à 54%. En cause, une dépréciation de soi-même, entrainant de la déprime allant parfois jusqu’à la dépression, et aux idées noires et suicidaires.

 

Insomnies, crises de larmes et/ou profonde lassitude en sont les symptômes les plus fréquents. Souvent, c’est l’entourage qui encourage la personne touchée à consulter un spécialiste pour s’en sortir. Dans d’autres cas, il arrive qu’une altercation avec un supérieur soit l’élément déclencheur pour donner l’envie de tout plaquer et d’aller de l’avant.

 

La faute aux bullshit jobs ?

 

Si les gens se lassent de leur travail, c’est souvent parce qu’il s’agit d’un bullshit job, un « métier qui ne sert à rien », selon les termes de l’anthropologue américain David Graeber : « le bullshit job est une forme d’emploi rémunéré qui est si totalement inutile, superflue ou néfaste que même le salarié ne parvient pas à justifier son existence, bien qu’il se sente obligé, pour honorer les termes de son contrat, de faire croire qu’il n’en est rien ».

 

Graeber les divise en cinq catégories :

 

  • Les larbins ou faire-valoir, qui ne sont là que pour mettre en valeur les supérieurs hiérarchiques ou les clients
  • Les sbires, recrutés pour faire comme les concurrents, et dont les missions ont une dimension agressive
  • Les rafistoleurs ou sparadraps, qui ne sont là que pour réparer ou résoudre des problèmes qui auraient largement pu être évités
  • Les cocheurs de cases, qui permettent à une organisation de prétendre qu’elle va résoudre un problème alors qu’elle n’en a aucunement l’intention
  • Les petits chefs ou contremaîtres, engagés pour surveiller des personnes qui travaillent déjà de façon autonome

 

Si le brown out touche particulièrement les jeunes, c’est parce qu’ils sont nombreux à exercer un bullshit job, soit en guise de job alimentaire pour payer leurs études, soit comme premier emploi une fois les études terminées. Sortant de l’école plein d’espoir et avec de bonnes idées, ces jeunes se prennent une claque dès leur entrée sur le marché du travail.

 

Une situation dont on peut se sortir en osant la reconversion professionnelle et, avant ça, la réorientation lors des études ! N’ayez pas peur de vous tromper de chemin, mieux vaut recommencer et trouver la bonne voie que de tomber dans la dépression comme beaucoup d’autres avant vous.


« »

© 2024 Planete Campus. Tous droits réservés